Le « mal des ardents » est l'une des expressions imagées désignant l'ergotisme, maladie résultant d'une intoxication par ingestion d’alcaloïdes (champignons) produits par l'ergot du seigle – maladie qui a fait des ravages au cours de l'histoire, jusqu'à la mise en place des techniques modernes de nettoyage des grains. Cette intoxication par l’ergot est l'une des explications médicales et psychologiques de certains cas de sorcellerie ou de possession démoniaque, les symptômes pouvant prendre la forme de convulsions, de spasmes, d'hallucinations (le LSD est d'ailleurs une sérendipité découlant de recherches sur l'ergotisme), et de troubles psychiatriques comme la manie ou la psychose.


Rassurez-vous, je ne suis pas un spécialiste de l'ergotisme – tout cela, je l'ai découvert en lisant le nouveau roman de Frédéric Aribit, dont le titre se trouve également être Le Mal des ardents ; et vous l'aurez compris, cette maladie est l'un des personnages centraux dudit roman. Mais avant que le « feu sacré » (autre expression imagée désignant l'ergotisme) fasse son apparition, le récit nous fait faire la connaissance de Lou et d'un homme dont nous ne saurons pas le nom ; elle est violoncelliste, il est prof de lettres ; lorsque, sans raison apparente et au beau milieu d'une rame de métro bondée Lou va embrasser cet homme dont nous ne saurons pas le nom, la vie de ce dernier va basculer : grâce à elle il va découvrir la passion, l'insouciance et la volupté extatique. Mais, comme le laisse deviner l'introduction de ma critique, cette félicité va malheureusement être de courte durée, et Lou va rapidement tomber malade, rongée par le « mal des ardents ».


Je ne pense pas me tromper en affirmant que la passion unissant les deux personnages principaux que nous conte Frédéric Aribit dans ce roman est surtout un prétexte pour faire connaître au lecteur le « mal des ardents » – ce ne peut pas être le titre de l'ouvrage pour rien ! Et l'auteur s'acquitte de sa mission avec brio, intégrant la maladie dans son récit sans jamais être ennuyeux ou didactique, ni même emphatique ; au contraire, le récit, jalonné de références culturelles, est très agréable à lire, les données historiques et didactiques étant enchevêtrées dans le récit avec talent, sans jamais nuire à la fluidité de ce dernier.


Un roman sur l'art et la passion à lire.

Cortex69
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le 15 août 2017

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Cédric Moreau

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