Le fait du Prince...

En politique, la trahison devient un coup d'éclat si elle est couronnée de succès. La fin justifie les moyens à condition d'atteindre son but !

Il était une fois, dans un très Vieux Pays, un Monarque qui, une fois sur le trône, mit tout en œuvre pour que le Dauphin, son fils, puisse prendre le pouvoir dans la Principauté, son fief. Le livre pourrait se résumer ainsi mais personne n’est dupe, derrière cette fable politique c’est bien le quinquennat de Nicolas Sarkozy et plus particulièrement ses manœuvres pour placer ses pions à la tête du Conseil Général des Hauts de Seine que nous conte Marie-Célie Guillaume. Directrice de cabinet de Patrick Devedjian, Président du Conseil Général, au moment des faits, l’auteur a été aux premières loges pour constater durant ces quelques années les manipulations, les trahisons et le népotisme du clan Sarkozy.

Le livre s’intéresse surtout à la politique alto séquanaise et par conséquent pourrait rebuter certains lecteurs étant donné la myriade de politiciens de seconde zone qui s’agite en coulisses (surtout qu’aucun personnage n’apparaît sous sa véritable identité). Mais rassurez vous tout le monde en prend pour son grade et certains personnages sont facilement identifiables comme les indéboulonnables époux Balkany ou encore la garde rapprochée du Monarque (Guéant, Guaino, Buisson) pour n’en citer que quelques uns.

Le seul qui échappe à la vindicte est le patron de l’auteur, Patrick Devedjian. Pourtant, la politique est rarement binaire et on se gardera bien d’opposer aux méchants sarkozystes le gentil Patrick Devedjian dont le livre prend parfois des allures d’hagiographie tant il est décrit comme un chevalier blanc qui se bat seul contre le système, les élus et le parti mais garde la confiance du peuple car il a su rester intègre. J’exagère à peine la teneur du livre qui dans le style fait parfois songer à Zoé Shepard qui elle dénonçait les dysfonctionnements des collectivités locales.

Il n’en reste pas moins un ouvrage intéressant sur les coulisses du pouvoir. La politique n’en sort pas grandi certes mais sommes nous encore nombreux à nous bercer d’illusions sur les motivations des gens qui nous gouvernent...