Le Sénégal et la Gambie

Résumé : Le Sénégal et à la Gambie se divise en trois parties d'importance sensiblement égale. La première traite de la nature et des hommes. En une vingtaine de pages sont présentés les caractères originaux du milieu naturel sénégambien, étude se terminant par un découpage régional en huit unités : le Fouta et le Oualo, dans la région du fleuve; la région sableuse de l'Ouest, « zone des dunes et de l'arachide»; le Ferlo, pays des pasteurs peuls; la région soudanienne de l'Ouest, de . la « Petite Côte » et du Siné à la Moyenne-Casamance ; la région soudanienne du Sud et de l'Est; le Sud-Est et la Basse-Casamance. Les peuples et la vie traditionnelle constituent le second chapitre de l'ouvrage; Ouolof, Sérère, Peul, Toucouleur, Sarakolé, Mendingue, Diola et autres peuples sont successivement présentés. La seconde partie est consacrée à l'histoire, du temps des royaumes à la récente indépendance. « Les temps nouveaux », tel est le titre de la troisième partie, où l'auteur s'efforce de dresser un bilan politique, économique et social du Sénégal et de la Gambie. Ces pages, très actuelles, sont fort précieuses, notamment en ce qui concerne les résultats du Plan quadriennal sénégalais (1961-1964), au total assez décevants. M. Deschamps écrit: « Il apparaît certain que le premier Plan, bien qu'établi sur des bases scientifiques, a été trop optimiste et trop ambitieux pour un pays sous-développé, habitué à un niveau de vie bas, avec des masses peu éduquées, difficiles à enthousiasmer pour une idéologie nationale encore neuve ». Et il poursuit : « Le Plan a en vue de concilier les avantages d'investissements capitalistes contrôlés et d'une mobilisation socialiste modérée. Ménager l'homme, ne pas sacrifier à l'avenir les générations actuelles est une vue généreuse, mais qui ne permet guère des progrès spectaculaires dans une nation peu riche en techniciens et très pauvre en épargne ». La Gambie séparée du Sénégal par les hasards de l'occupation européenne est bien, selon la formule de M. Deschamps « l'un des monstres politiques les plus étranges qu'ait produit l'histoire coloniale ». Une bibliographie sélective accompagne cet ouvrage appelé à rendre de grands services à tous ceux qui s'intéressent à l'Afrique noire. G. Lasserre.