L’histoire de Marc Polovic, étant convaincu que l’amour est lié à une incompréhension mutuelle des partenaires, ne peut laisser indifférent. Ce jeune homme à travers trois relations sentimentales va donc éprouver ce constat pour voir s’il tient la route. Hervé Pouzoullic ( dont le nom ne peut que prêter à sourire face au patronyme même du personnage principal) réussit un tour de force littéraire, celui d’allier une loufoquerie narrative à un vrai questionnement sur la valeur amour. Même si le personnage de Marc paraît allumé, sa volonté de déconstruire la façon de vivre des amours, est loin d’être ridicule. Ses observations de narrateur ont le mérite de faire écho aux expériences personnelles des lecteurs ( hommes ou femmes confondus) Et son point de vue masculin n’est pas si réducteur puisque les personnages féminins de cette histoire sont très incarnées dans leurs personnalités et leurs affects. J’ai trouvé que le cheminement professionnel de Marc tout comme sa bande de potes est même limite anecdotique et ne constitue pas un fondement de l’histoire. En effet, cet homme d’origine bretonne ( se baptisant bigorneau à chaque chapitre) est en quête de sa vérité d’homme aimé et amoureux et cette démarche le porte, le déstabilise ou le déçoit. Cette « impermanence » nécessaire que Marc apprendra à accepter, fera que sa troisième expérience sera la plus concluante. En tant que lecteur, si vous naviguez entre les péripéties et le vrai questionnement de Marc, vous rentrerez dans Le bigorneau fait la roue. Si vous prenez l’histoire au premier degré, la tentation de voir ce livre comme une farce, sera forcément grande.Quoiqu’il en soit, si vous aimez être désarçonné lors d’une lecture, prendre des chemins inattendus, ce livre pourrait véritablement créer une superbe occasion d’éviter le balisage imposé.