Le courage de la non-violence

Résumé : L'intuition forte de cet essai, c'est que la non-violence, à la fois une philosophie qui donne sens à l'existence et une stratégie permettant l'efficacité dans l'action, offre l'espérance de défier la déraison de ce monde et de briser la fatalité de la violence qui semble peser aussi bien sur notre vie quotidienne que sur l'histoire des peuples.Face à la violence aveugle, Jean-Marie Muller propose un vrai livre de philosophie active et pratique. Une pensée à l'opposé de tout dogmatisme. Une invitation à découvrir une sagesse et une transcendance qui ouvrent à l'universel.Membre fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN), Jean-Marie Muller est directeur des études à l'Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits (IRNC). Il a publié aux éditions du Relié, un Dictionnaire de la non-violence.Extrait du livre :«Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes meurtrières.» Nous savons aujourd'hui, définitivement, que la capacité de violence de l'homme est illimitée. Certes, nous pouvions le savoir dès hier, mais, aujourd'hui, nous ne pouvons l'ignorer. Parce que la liberté de l'homme est sans limites, il est capable d'une violence illimitée qui représente le mal extrême. Il est remarquable que l'unité de référence qui permet d'établir le bilan de l'histoire du XXe siècle est le million de morts. Les noms de Verdun, d'Auschwitz et du Goulag ne suffisent pas à évoquer les millions d'hommes qui, au cours des dernières décennies, ont été victimes de la violence perpétrée par d'autres hommes. Bien d'autres tragédies survenues au cours du XXe siècle symbolisent également l'horreur de la violence organisée par l'homme contre l'homme.Il importe tout d'abord de faire mémoire des millions de victimes de la colonisation, tout particulièrement en Afrique noire. Ainsi, au début du siècle, c'est un véritable holocauste de la population noire qui est perpétré dans «l'État du Congo» par les soldats du roi des Belges Léopold II