Alors déjà appeler son bouquin "Le cri" quand on s'appelle Beuglet c'est osé mais comme on fait clairement référence à une œuvre majeure de la peinture (Le cri de Munch) ça a peut-être du sens ? Pas du tout on va juste prendre ça par le petit bout de la lorgnette: l'histoire commence à Oslo et il est question d'un cri terrifiant et potentiellement mortel, rien de plus. Effectivement le bouquin prétend (j'insiste sur ce terme) traiter de questions existentielles mais il n'y a pas l'ombre d'une angoisse, en tout cas traitée comme telle.
Il faut dire que c'est avant tout un livre d'action, tous les autres genres qu'on pourrait citer (thriller, épouvante, SF) ne conviennent pas car on saute de rebondissement en rebondissement sans que rien n'ait le temps d'être posé. A côté de ce livre un scénario de James Bond c'est une ballade en barque sur le fjord. Ici on est plutôt sur une trame de jeu vidéo: ça ne s'arrête littéralement jamais, les héros survivent à plusieurs événements ultra-traumatisants par jour mais ils repartent toujours comme s'ils avaient trouvé une trousse de soins magique et bien sûr ils réussissent l'impossible à la même fréquence.
Du coup le bouquin n'est jamais vraiment inquiétant malgré tout un attirail d'horreurs, le suspense ne tient difficilement et uniquement par la surenchère d'actions mais la palme revient à l'aspect science-fiction: jamais je n'avais lu un tel bordel métaphysico-psychanalytico-physique. A côté le Da Vinci code est complètement plausible ! Je n'en dirai pas plus car ce serait vraiment du spoil mais en gros l'auteur mélange des sujets auxquels il ne connaît visiblement rien et pond une sorte de grande théorie du tout qui n'a aucun sens. Sérieusement, fumer des pétards devant Arte ne donne pas toujours de bonnes idées.
Histoire d'achever l'ambulance je peut dire ceci: sur la couverture il y a marqué thriller mais plus on avance dans le bouquin moins on a envie de savoir la suite tellement tout s'essouffle.