J'ai lu ce livre parce que plusieurs personnes me l'ont recommandé en me disant "l'Héroïne m'a fait penser à toi."
Alors oui, c'est vrai.
Iris se promène partout en vélo. Elle cultive une passion désuète pour les systèmes de classification usités dans les bibliothèques et regarde toujours la façon dont sont rangés les livres chez les autres.
La maison de sa grand mère ressemble à celle de la mienne, J'y retrouve les mêmes odeurs familières, celles des pommes dans le sellier, des groseilles, du potager, les arbres fruitiers dans le jardin où je me suis si souvent cachée pour lire au calme. Les étés brefs et chauds qui sentaient le foin coupé. Oui, cette Allemagne du Nord ressemble à ce petit coin d'Alsace.
Nos grand mère se prénomment Berthe/Bertha. Elles sont toutes les deux un peu étranges, terriennes, parlant une langue que personne d'autre ne comprend, vindicatives et tendres.
Nous sommes également fort bien pourvues en tantes folles. Inga est un mélange de deux de mes tantes, élégantes, lointaines et fantasques. Harriett et sa spiritualité exacerbée ressemble à ma tante Noëlle. Ma mère, fort heureusement, n'est pas du tout une Christa.
Iris est la mémoire de sa famille, elle jette tout au long du récit les petits cailloux de son enfance, afin de mieux comprendre, comme moi, ce qui fait son identité d'aujourd'hui. Pourtant, elle a un sens aigu du présent, présent qui se résume à déambuler dans la maison en robe de bal, à se baigner dans les eaux noires du lac, et à se laisser doucement séduire par son ami d'enfance Max.
Et pourtant, je n'ai pas éprouvé beaucoup de sympathie pour Iris. Tout en lisant le livre, je me suis demandée si c'est parce que nous étions trop semblables, ou si c'est simplement sa façon de raconter ces histoires : froide et détachée. Hm, encore un point commun.
Il va m'être difficile de me séparer de ce livre, et pourtant, je ne suis pas certaine d'avoir envie de le relire.
En tout cas, il m'a laissé forte impression.