Je trouve dans une brocante, tout à fait par hasard, ce livre dont je ne connaissais l'existence auparavant. Ce matin, au réveil, je le prends et m'installe confortablement avec un café afin d'entamer une heure de lecture aveugle. Cette petite heure s'est finalement transformée en une matinée et ce début en intégralité. J'ai littéralement dévoré "Le goût des pépins de pomme".
A l'enterrement de sa grand-mère, Iris notre narratrice, retourne dans la maison familiale de son enfance avec sa mère et ses tantes. Iris hérite alors de cette demeure de campagne chargée d'histoire(s). Elle y séjourne, quelques temps, afin de prendre sa décision. Garde-t-elle la maison ? C'est l'occasion alors pour elle de faire un travail de mémoire; mémoire qui a tant manquée à sa grand-mère et qui a causée sa perte, et de comprendre pour renouer avec des faits du passé. L'occasion également de (re)découvrir Max, le frère de son amie d'enfance Mira, chargé de gérer la succession. Des vas et vient permanents dans les différentes époques en fonction des générations viennent rythmés le récit.
L'art du souvenir est brillamment raconté par Katharina Hagena avec une douceur jumelée d'une certaine violence. Une agréable sensation de nostalgie. Le postula de base nous amène progressivement à vouloir fouiner naturellement dans ces histoires de famille, à savoir pourquoi tel ou tel événement, tel ou tel comportement, à vouloir en connaitre les raisons et à vouloir les comprendre. Une écriture rigoureuse mais sans prétention fait que l'on se délecte de cet ouvrage avec un plaisir sincère.