Un meurtre a été commis dans le collège anglais où enseigne Claire Cassidy. J’ai suivi cette histoire grâce à la confiance de NetGalley, France et des Editions Hugo et Compagnie. Je les en remercie vivement.
La première victime est la collègue et meilleure amie de Cassidy. D’autres suivront, bien sûr !
Alors qu’elle veut confier ses peurs, ses questions, ses doutes à son journal intime, Claire constate que quelqu’un y a écrit une phrase énigmatique propice à glacer le sang de Claire et à jeter sur elle les soupçons que l’enquêtrice Harlinder ne peut s’empêcher de mûrir à son encontre. A la violence du meurtre apparemment sans raison s’ajoute, pour Claire, la violence de devoir confier son journal intime à La police. Le lecteur, voyeur, pourra donc en prendre connaissance en y jetant un coup d’œil par-dessus l’épaule de l’enquêtrice.
L’originalité de ce polar est de situer l’histoire dans un collège un peu vieillot où a vécu R.M. Holland, auteur de la nouvelle « L’inconnu » qui sera une toile de fond permanente au récit et qui focalisera bon nombre des questions que se poseront les personnages et, sans doute, le lecteur. Sans arrêt, la réalité se mêlera à l’écriture fictionnelle de cette légende-fantôme du Collège. La distillation de cette nouvelle en courts extraits tout au long de l’égrenage des chapitres servira d’ailleurs de charpente à l’avancement de l’enquête. Ce sera efficace sans pour autant se révéler extrêmement passionnant.
Néanmoins, le parallélisme entre les meurtres et « L’inconnu » permettra au lecteur de se demander si la vérité, cette fois, suivra le dénouement de cette construction littéraire ou pas.
De répétition, cette nouvelle ne sera pas la seule. En effet, l’auteure donne successivement la parole aux différents protagonistes, Claire, sa fille, les collègues de Claire, l’enquêtrice Harlinder et d’autres qui, tour à tour, revisitent, se racontent ou partagent leurs visions des différents faits qui se cristallisent autour de l’enquête. Ces redites, à mon sens, freinent la progression du récit et l’alourdissent sans bénéfice. Difficile de juger haletant et excitant un récit qui passe et repasse plusieurs fois sur le même sujet. La quatrième de couverture annonçait un thriller, je n’ai rencontré, qu’un roman policier. Une bonne enquête policière, ma foi mais sans ce ‘je ne sais quoi’ qui pousse le lecteur lambda à rester vissé à son bouquin, habité d’une impatience irrésistible jusqu’au dénouement sensé le faire frémir d’effroi. Non, vraiment, selon moi, la tension créée chez le lecteur du « Journal de Cassidy » n’est pas suffisamment forte pour pouvoir nommer ce livre thriller.
Mais, je l’accorde, si ce roman se déroule davantage au rythme du cérémonial « tea time » qu’à celui du petit serré avalé en urgence entre deux rebondissements, il reste qu’il est agréable à lire. Les personnages sont efficacement croqués selon les codes habituels, la description des lieux, locaux, lieux publics et habitats sont parfaitement crédibles. Si on accepte l’idée d’être davantage au rythme de Barnaby que de Dexter ou Hannibal, la lecture peut être plaisante et divertissante. A vous de juger !