Le lent sourire par Nina in the rain
L'an dernier, j'avais lu L'Équilibre des requins avec pas mal de plaisir, l'humour féroce et les situations très paradoxales présentées dans le roman m'avaient beaucoup plus. Du coup, cette année, j'étais assez contente de pouvoir lire le nouveau roman de Caterina Bonvicini. Pour le coup, j'en sors assez mitigée. La trame principale m'a tiré des larmes. Ce groupe d'amis qui accompagne l'une des leurs à travers le cancer jusqu'à la mort, ça a fait résonner des choses inconnues chez moi et ça m'a vraiment émue. En revanche, à mon goût, l'histoire du chef d'orchestre est tombée comme un cheveu sur la soupe. J'aurais voulu n'accompagner que les « Friends », et j'ai eu beaucoup de mal à me détacher d'eux et à passer sur l'histoire de ce mec détestable, j'ai mis énormément de temps à comprendre ce que cette histoire faisait là (j'ai cru que ma malédiction était de retours et que c'était un recueil de nouvelles). Et lorsqu'elle a été finie, que j'ai retrouvé mon groupe, la magie était passée. J'ai trouvé que l'écriture avait perdu cette intensité qu'elle avait au début pour tourner vers la bluette un peu gentillette... Pour tout dire, dans la dernière scène, j'ai cru être dans Le Mec de la tombe d'à côté ! La gentille libraire dans un cimetière, c'est ténu comme fil directeur, mais je me suis sentie flouée !
En même temps, si j'avais vu la couverture italienne avant de lire le livre, je crois que je ne l'aurais même pas ouvert. Heureusement, Gallimard a fait une superbe couverture. Je refuse de croire que Caterina Bonvicini ait cédé aux sirènes de la littérature de genre italienne contemporaine qui, à la suite de Mazetti, produit des romans romantiques avec une pointe de piquant. Le début du Lent sourire me persuade qu'elle a du talent. Mais je ne sais pas pourquoi elle s'est fourvoyée dans cette direction finale du couple rapproché par le cancer. Peut-être a t-elle voulu raconter deux histoires en une, de peur de ne pas avoir assez avec son groupe d'amis pour tenir tout au long d'un roman.
Moi, ça m'aurait suffi.