Le pays de la littérature par Kliban

Quarante-quatre petits délices à siroter le soir pour s'en coucher plus étonné de n'avoir pas rencontré plus tôt ces quarante-quatre merveilles dans nos cours qu'on dit de Français pour ne plus avoir à dire "de littérature" - une oblitération qu'il est du propos de ce livre érudit et fin d'élucider en partie.

A coups de sonde dans le passé littéraire français, cette passion de la chose écrite et le rapport tout particulier à la langue qui s'y est noué et s'en dénouerait aujourd'hui sont esquissés à traits vifs, entrant dans la chair des textes et de l'histoire - et, dans ce cas, parfois c'est tout comme.


Un chapitre par soir, guère plus - comme toutes les séries celle-ci peut être étouffante à vouloir y passer trop vite sans prendre le temps de l'infusion. Mais, foutre ! quel plaisir ! à vous redonner l'envie de Rabelais, de Montaigne, de Corneille, de Zola et d'anlo d'etc. Une intrigue se noue chaque fois entre l'époque, l'auteur, le livre, mini-nouvelles qui sont autant de façon de dire une vérité, d'étoiler un sens, de déglacer une hypothèse - la chose littéraire se laisse de toute façon assez mal mettre en boîte herméneutique close.

Je ne connaissais que les italiens pour faire montre de ce type d'érudition parfois virtuose lâchée comme en passant au service de la diégèse - mais, il est vrai, les Français pour de décours resserré du plan et des idées, la clarté de l'argumentation et de la construction. On me dira si je n'ai pas tout bien - après tout, j'ai l'esprit de finesse aussi aigu qu'un gnome.