Le silence des survivants par Angélita
Isabel est Cambodgienne. Elle vit avec son mari, Isaac, son beau-père Simon, rescapé des camps, sa fille et son fils.
Ses enfants ne savent pas ce qu’elle a subi sauf Simon.
Son fils a été élevé très durement au contraire de sa fille, à qui les hommes de la famille passaient tout.
Mais un soir Samantha ne rentre pas et on découvre son corps gravement mutilé.
Un tel crime horrible nécessite une enquête du FBI surtout que les crimes ne s’arrêtent pas là avec ces meurtres en série où des filles sont massacrées.
Avec du concis et de courts polars, Andrea H Japp sait nous emmener loin dans le domaine de l’horreur et de l’insoutenable surtout lorsque les principaux personnages ont connu les camps et autres, des évènements tous aussi insoutenables les uns que les autres.
Andre H Japp sait aller à l’essentiel en nous racontant une histoire, en nous faisant vivre cette quête du tueur.
Elle sait également trouver les mots pour que nous les accompagnions tout le long de leur périple, tout le long de leur douleur. Une douleur qui doit absolument s’exprimer pour qu’elle ne reste pas tapie au plus profond de soi.
C’est l’histoire donc d’une femme et de son beau-père qui vont tout faire pour retrouver, eux seuls, l’assassin et qui ont décidé de le tuer sans l’aide d’Isaac. Sauf qu’ils auraient dû lui en parler car il a tout compris mais c’est trop tard. On a l’impression qu’Isabel et Simon veulent donc venger de ce qui lui a été fait mais aussi ils veulent se venger de tout ce qu’ils ont subi. Mais eux sont déjà morts dans leur corps et ils tentent de survivre
C’est une histoire d’amour également entre un homme et une femme mais pas une histoire d’amour charnelle. Isabel et Simon se sont trouvés.
Andrea H Japp insiste également sur ce que la barbarie humaine peut faire aux autres humains et entendre les hurlements de ceux qui souffrent doit être quelque chose que l’on ne peut pas oublier, mais il faut arriver à hurler.
Mais il y a aussi le silence de ceux qui ont peur, qui ont fini par abdiquer, qui affrontent la mort ou le silence pour survivre.
Ce sont des choses que tout être humain qui n’a pas souffert moralement ou physiquement ne connait pas, donc nous ne pouvons pas réellement savoir.
Mais comme personnage important il y a aussi King, un prêtre devenu un agent du FBI. Un homme secret dont on ne connait pas grand chose et dont on n’en apprendra guère. Mais sa mission est d’arrêter cet assassin et surtout de faire en sorte que Simon et Isabel en sortent vivants. A-t-il compris, lui aussi, qui était le tueur avant d’être face à lui ? On a tout de même l’impression qu’Isabel et Simon sont seuls face à cette bureaucratie.
Personnellement, concernant la fin du roman, j’ai été surprise mais sans l’être. La mort est annoncée dès le départ. Une mort violente s’il en est ou une mort due à la maladie.