Esprit du mummy porn, rendors toi!
A vrai dire, le quatrième de couverture du livre de Michel Field m'avait mis en appétit.Au bout du compte, je reste sur ma faim. Même si l'auteur est un amoureux des mots et donc des histoires, j'estime qu'avec ce roman, il n'a pas su trop sur quel pied danser. Michel field voulait il faire un inventaire de ses goûts littéraires via son soldeur, véritable double fictionnel; ou souhaitait il ce face à face amoureux et intellectuel entre cet homme et cette femme?
Au niveau du style, l'auteur n'est ni trop pompeux ni trop académique, ce qui fait de ce roman, un objet plutôt agréable à lire.Par contre, avec sa déformation obligée d'un ex professeur de philosophie, l'écrivain a la digression facile avec ,au final, des exposés érudits mais pas si convaincants.
Vous trouverez sans doute ces premiers constats sévères.Alors, ne lisez pas la suite de ma critique car vous trouverez la suite de mes remarques accablante. Vous êtes toujours là? Tant mieux et interessons nous aux personnages principaux, dont le curricullum aux antipodes, promettait un duel intéressant.Attention,il l'est par moments car la jeune femme lettrée a du caractère, de l'audace et de la répartie.Le soldeur (dont on ne saura pas plus le nom comme la jeune femme) est plutôt débordé par cette étudiante de la banlieue parisienne, qui ne l'épargne pas une seconde. En choisissant de faire de son soldeur un homme mûr,séduit par une jeunette et pas trés réactif face à elle, Michel Field opte pour l'envoûtement bête et méchant pour son personnage. Je lui en ai voulu de choisir cette posture narrative.C'est comme s'il réécrivait Cinquante nuances de Grey à l'envers, avec une jeune femme énigmatique,joueuse ou mutine.Et ce ne sont plus des jeux sado-maso mais une joute intellectuelle proposée par la jeune fille dont la suite du comportement face à tout cela vous surprendra.
Comme Michel Field est un écrivain imprévisible, il vous réserve le meilleur pour la fin.Déjà dépositaire d'un jeu pas si ludique, il enfonce le clou avec cette ultime coup de théâtre scénaristique. Tous les évènements qui précèdent cette chute sont emprunts d'une métamorphose Kafkaienne.L'effet est là mais Field râme grave pour maintenir son navire, la cohérence de son récit. Toute la force du soldeur, à travers la relation du lecteur face au livre, la place même d'un livre dans une vie, est quelque peu altérée. Michel Field, pouvez vous écrire la suite de votre roman pour nous rassénérer?