Je vais faire ici acte citoyen. Il faut prévenir les lecteurs et lectrices du monde, un roman de Maxence Fermine ça peut être dangereux. Ça ne s'aborde pas, comme ça, poupouf, dans la plus pure insouciance. Il faut se préparer psychologiquement dans la plus grande rigueur. Fermer les yeux, se concentrer, repousser loin de soi les miettes de sensiblerie qui pourraient parsemer l'océan de votre objectivité. Si on ne se plie pas à ces règles basiques de sécurité littéraire, on risque de se retrouver vite submergé voire même, comme ça a été une fois de plus mon cas, de se noyer dans ses propres larmes. Ça ne fait pas sérieux et ça a tendance à abîmer les pages des bouquins, ce que nous ne souhaiterions bien sûr pour rien au monde.



Bon, le bonhomme, je l'ai connu il y a... je refuse de compter. J'étais en Terminale (je vous ai déjà parlé de ma prof de littérature de terminale. Elle était merveilleuse. C'était la plus géniale des profs de littérature) et ma prof de litté nous avais mis Neige au programme. Ce jour-là, de toute évidence, je suis tombée amoureuse de ce gars. J'ai un souvenir émerveillé de ce roman, de cette lecture... qui fait partie de celles qui m'ont persuadée que si, on avait écrit de belles choses après 1900.



Bref, je m'étais préparée, mais un peu. Pas beaucoup. Pas assez. J'ai pris le Tombeau d'étoiles dans la figure. J'ai retrouvé avec un immense plaisir cette écriture minimaliste et ce souci du verbe qui font à mon sens toute la qualité de ce roman : c'est superbement écrit, ça ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières et pourtant ça y parvient sans trop de souci. Avec un récit pas facile et, surtout, rebattu, Fermine fait du pas forcément neuf mais du fort, du dont on se souvient longtemps après.



Donc voilà, lecteur, si t'as envie d'un petit roman à lire au coin de la cheminée, jette-toi là-dessus. Si t'en as pas, en voilà une. C'est très court, c'est encore raccourci par le fait qu'il y a beaucoup de blanc parce que les chapitres durent deux ou trois pages, mais ça fait du bien par où ça passe.
Ninaintherain
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le 29 mars 2012

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