Ce livre m'a déçu. Vraiment.
Un monde de science-fiction où "la mort n'existe pas" comme nous le rappelle sans cesse les personnages (on se réincarne de manière automatique), où on "cesse temporairement d'exister" à une date précise et où "le Vivant" compte très exactement 3 milliards d'êtres humains anesthésiés sentimentalement, qui passent plus de temps à chatter sur le Socio (système intégrée de réseau social dans le cerveau, 24/24h) qu'à se préoccuper de la première strate (le monde extérieur, non-virtuel), ça aurait pu être une critique intelligente de la peur excessive de mourir et du paradis artificiel que peut parfois devenir la technologie.
MAIS NON.
Sans spoiler, disons juste que le message de fin n'est pas clair du tout. On dirait que l'auteur a créé un monde mais sans vraiment en faire une parabole ou une satire convaincante de nos sociétés modernes.
Par exemple, les femmes sont vraiment traitées comme du bétail dans ce roman. Elles n'ont pas le droit de se servir de contraceptions sauf exceptions parce qu'il faut qu'elles permettent la reproduction du vivant. Elles vont pour cela dans des "festivals" où elles sont obligées de coucher. Elles sont séparées de leurs enfants à 7 ans pour qu'ils soient éduqués dans des institutions.
Mais cette situation est bizarrement dénoncée. Pour Zéro, le héro (donc c'est peut-être l'opinion de l'auteur?...) il faut juste revenir au système de l'Antiquité (comprendre : le monde avant la Vivant hein, pas la Rome Antique), avec la famille traditionnelle fidèle (comme si c'était parfait!) etc... Wahou, quelle folle imagination politique ce Zéro! Quand il y a un problème dans la société, faut juste être réac, voilà tout.
d'ailleurs en parlant du passé, je trouve que pour un bouquin qui fait des centaines de pages, on pourrait en savoir plus sur ce qui a poussé à la création du Vivant. On sait qu'il y a eu une sorte de crise planétaire (voire guerre mondiale?) mais c'est flou, on ne sait pas pourquoi la Vivant est devenu aussi monstrueux dans son fonctionnement, etc...
En parlant de flou, le style d'écriture, qui change trop souvent de personnage, époque, type d'écrits (dialogue & narration mais aussi chat en ligne, archives, lettres etc) est un peu artificiel et casse-pied à suivre. Au début du roman, c'est particulièrement énervant pour comprendre tous les termes spécifiques que j'ai défini précédemment (vous pouvez me remercier)
La fin m'a déplu, je me demande bien ce que l'auteur a voulu dénoncer (la technologie en général? son usage excessif? autre chose?) et il faudrait presque un tome 2 pour éclaircir tout ça, mais soyons honnêtes je n'aurais pas spécialement envie de le lire.