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A cinq jours de Noël, Rowena Cooper voit deux hommes armés. Son fils est enfermé dans sa chambre. Sa fille est dehors. Nell, sa fille, rentre et voit sa mère en sang sur le sol. Cette dernière lui ordonne de partir. A contrecoeur, Nell obéit à sa mère. Commence une course-poursuite.
A San Francisco, Valerie Hart est inspecteur à la Criminelle. Elle tente de résoudre huit meurtres de femmes. Cela fait trois ans que cela a commencé. Il n’y a aucun indices, les femmes ont été violées, mutilées et tuées. Valerie retravaille chaque élément en sa possession, tout comme l’équipe affectée à l’élucidation des meurtres.


Le titre de ce roman est vraiment bien trouvé. Ce ne sont pas des leçons d’un tueur en série qu’il veut donner à la police mais des leçons remontant à son enfance. Alors, oui, le cliché est bien là. Quand je dis cliché, c’est ce que l’on peut lire dans toutes enquêtes réelles, livres, pour expliquer les méfaits, les meurtres horribles d’un tueur en série, il faut remonter à ce qu’il a vécu dans son enfance et il s’en sert pour tuer des femmes, pour sentir sa toute puissance, pour donner un sens à sa vie. Mais un jour ou l’autre, la machine se grippe et il devient vulnérable. Malgré les mois, les années d’enquête, un seul élément peut tout faire basculer. S’engage alors une véritable course contre la montre pour le retrouver, retrouver ses victimes décédées ou celles qui sont en vie.


Claudia, Nell, Valerie et même le tueur essaient tous de survivre. Ils replongent dans leur passé pour se donner la force d’affronter le présent. Mais les trois personnages féminins ont en commun une enfance heureuse qui est un véritable rayon de soleil pour les évènements difficiles qu’elles doivent vivre actuellement. Cela leur donne de la force, même s’il est aussi facile d’imaginer abandonner la partie. Chacune à leur façon, à leur âge, affronte l’indicible. Chacune à leur façon veut abandonner car c’est trop dur. Valerie, toutefois, est flic, un très bon flic. Elle a mis de côté tout sentiment pour que la victime ne soit qu’une victime et non un être humain. Cela lui a fait énormément de tort, dans ses relations personnelles et familiales. Saul Black, en en faisant son personnage principal, fait durer le suspense sur le passé de Valérie. Il y a eu un déclic, il y a trois ans, et depuis elle avance, en affrontant ses démons. Bien sûr, elle est alcoolique. Nombreux sont les flics, hommes ou femmes, à l’être. Cela n’enlève rien à leurs nombreuses qualités. Entre l’alcool et les nuits sans sommeil car ils cogitent, ils vivent sur la corde raide mais trouvent la force nécessaire, l’adrénaline indispensable pour avancer.


Je regrette toutefois que l’on ne connaisse pas trop le but suivi par Carla York, l’agent du FBI dévolu à l’enquête, seulement à la fin. A part en vouloir à Valerie, vouloir lui retirer l’enquête car elle la juge irresponsable, les actes de Carla n’ajoutent pas grand chose au roman.


Je ne connaissais pas la plume de l’auteur, ni sous son pseudo, ni sous ses autres noms. Mais, malheureusement pour moi, je n’ai pas été happée par la tension psychologique des personnages, même si l’enquête est très menée, même si les mots sont très choisis. J’arrive à me demander, est-ce que trop de polars tuent le polar ? A moins que mes envies de lectures, de polars, évoluent. C’est fort possible. J’ai même l’impression que j’ai un certain rejet, mot mis en italique car trop fort, face aux polars où l’action se situe aux Etats-Unis. A l’heure actuelle, je trouve ceux des auteurs français beaucoup plus riches, beaucoup plus intenses. Mais il en suffira d’un (et j’en ai eu deux trois cette année) pour que la sensation revienne. Je pense qu’avoir toujours la même construction commence à me gêner car je ne trouve pas matière à avoir peur, à m’immiscer dans la peau des personnages, comme je pouvais le faire auparavant. Quoi qu’il en soit, évoluer avec les pensées des uns et des autres, l’enquête, les trouvailles permet au lecteur d’être tenu en haleine pour connaître le fin mot de cette histoire.


Comme vous pouvez le constater, enfin j’espère avoir su faire passer cette idée, Leçons d’un tueur est surtout un roman psychologique où l’humain, ses pensées, ses relations, ce qui sera son futur, sont profondément détaillées. Les personnages sont nombreux mais de pas façon à perdre le lecteur dans les évènements qui se déroulent. Saul Black nous détaille tout et veut faire monter la pression au fur et à mesure des pages qui défilent. On se demande tout de même s’ils vont arriver à sauver tout le monde. Les éléments extérieurs jouent contre la police. Tous les éléments sont donc là pour une assez bonne lecture qui ravira ceux qui aiment les polars mais qui n’en lisent pas forcément tout le temps.


S’il y a bien un élément nouveau que je n’ai jamais vu dans aucun polar, c’est la fameuse Affaire, celle qui change définitivement le policier.

Angélita
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le 30 mai 2015

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