Les Angles étincelants

Résumé : Chaque nouveau livre part du même constat : la musique (ou la lumière), si elle n’est pas totalement absente, est à chaque fois à reconquérir. Dans mon précédent recueil, A celui qui fut pendu par les pieds, l’utilisation d’un vers long, essentiellement horizontal, étiré à l’extrême (à la limite du déchirement), avait permis de tenir momentanément à distance ces fantômes ou ces ombres familières. A la fin, quelque chose se dénouait, cet être désorienté retrouvait forme humaine, les larmes n’étaient plus le seul horizon. Les angles étincelants sont en quelque sorte le prolongement surprenant de ce combat, ou de cet effort pour « renaître » – effort toujours recommencé, pas jamais réellement « gagné ». Prolongement et rupture : malgré les ombres qui demeurent, les menaces qu’il nous est impossible de ne pas voir, ce nouveau recueil témoigne en effet d’une relation plus détendue au monde, plus « naturelle » en quelque sorte. Le vers souple, presque sautillant, permet au poème de se faire plus accueillant envers le réel sous toutes ses formes, infiniment hautes (Dieu) ou apparemment triviales (Mac Gyver, le football, telle casserole venue de la lointaine, de plus en plus lointaine, enfance). Effectuer un renversement, mêler le haut et le bas, le plus dur et le plus tendre: une nouvelle fois partir à la recherche d’un équilibre.