Les Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, au temps de la révolte des Rustauds: Tragique pastorale

Fiche technique

Auteur :

Harry Bellet

Résumé : La suite attendue des Aventures extravagantes de Jean Jambe­creuse, artiste et bourgeois de Bâle. 1521 : les janissaires turcs menacent une chrétienté divisée. De très jeunes gens ambitieux se partagent le monde connu : Soliman, François Ier, Henri VIII et Charles Quint, qui mo­dèlent à eux quatre l’Europe du début du xvie siècle. Il en est un cinquième dont le rôle est déterminant : un moine allemand, Martin Luther, provoque une remise en cause des croyances, et met en difficulté l’Église romaine, où trois papes se succèdent en quatre ans. En s’appuyant sur les Écritures, il donne de l’espoir aux paysans alsaciens et alle­mands qui, découvrant que le servage et les corvées excessives ne figurent pas dans l’Évangile, se révoltent. C’est la guerre des Paysans de 1524-1525, également baptisée la “révolte des Rustauds” : sur fond de revendications religieuses, sociales et économiques, le conflit regroupera près de trois cent mille paysans et fera cent mille morts. À Bâle, le jeune Jean Jambecreuse, peintre reconnu, pa­tronné par Érasme et bourgeois considéré (surtout des dames), découvre les joies et les angoisses de la paternité, mais égale­ment les aléas de la vie d’artiste, voire de la vie tout court, en ce siècle qui est aussi celui de Rabelais – fait de bruit, de pail­lardise et de fureur, charnière entre le Moyen Âge qui ne veut pas finir et la Renaissance qui se cherche. Le personnage de Jean Jambecreuse est inspiré de celui du peintre Hans Holbein (1497-1543). Les éléments connus de sa biographie sont scrupuleusement respectés, mais, Dieu merci, ils sont lacunaires : pour le reste, on retrouve les joies un peu canailles du fabliau médiéval ou du roman picaresque, quand le langage subissait les mêmes tiraillements et les mêmes métamorphoses que le monde où il s’élaborait.