Les Démons de Paris par ElGato
Si j'étais chroniqueur à Télérama, je dirais que c'est un "ovni littéraire". Mais j'ai beaucoup trop d'amour-propre pour ça.
Le bouquin prend place dans le Paris du début du siècle.
Le premier réflexe, évidemment c'est "steampunk". Mais non : c'est à la fois plus réaliste, plus fantastique, et bon, moins drôle, de l'Adèle Blanc-Sec en moins sarcastique.
On retrouve donc les inévitables gendarmes moustachus équipés de pinces à vélo, les indéboulonnables révolutionnaires russes, le Métropolitain flambant neuf, enfin ce genre de choses gentiment datées.
Dans ce décor très bien exposé et réaliste quoique sursaturé de sépia on suit les aventures d'un certain Joseph, sémiliant séminariste avide de découvrir le monde, les femmes, le sexe (je résume).
Et là commence la part de fantastique, survitaminée par des dizaines de trouvailles scénaristiques, saupoudrée de multiples références et encadrée par quelques réflexions intéressantes çà et là...
Dommage, vraiment, que la niaiserie fasse des apparitions remarquées à certains détours du scénario, du développement de certains personnages ou en fin de certains paragraphes particulièrement chiants. Ça n'est vraiment pas mauvais, au contraire, c'est juste que tout ça manque un peu de fantaisie, de mauvais esprit, d'une bonne paire de couilles, d'ovaires, enfin foutez-moi des hormones là-dedans, soyez corrosifs.
Reste que c'est un premier roman. "Et alors" ? Bin, j'attends avec impatience le deuxième.