Etait-ce un signe ? Autant la couverture de l'édition Perrin des Mythes de la Seconde Guerre Mondiale est magnifique autant la couverture de l'édition de Tempus pour le petit format n'est pas très belle. C'est bien cette dernière version que j'ai choisi.
Je suis un grand fanatique de cette période de la guerre et je n'ai pas du tout envie de me poser en grand connaisseur de l'époque car ce serait d'une part mentir et d'autre part me faire passer pour ce que je ne suis pas. Mais tout de même, sur certains points le livre m'a laissé perplexe.
Le but de ce livre qui recueille en fait énormément de petits résumés historiques à partir d'une affirmation ou d'une question donnée (Hitler est-il responsable de la défaite allemande ? ; le Japon a capitulé à cause des bombes atomiques ; etc.), des spécialistes tentent soit à démentir un fait ou une idée largement répandu soit en tout cas de nuancer la chose.
Etant donné que les auteurs sont finalement une dizaine à écrire un chapitre sur la question dont ils s'occupent, ça donne en fait un livre à la qualité totalement différente selon qui écrit, qui s'occupe de la question ou de l'affirmation. Certains mythes sont parfaitement bien démontés, documentés et écrits et ceux-là sont franchement très intéressants.
Et puis il y en a d'autres qui sont largement plus brouillons (je retiens notamment celui sur Rommel dont l'affirmation de base est qu'il est un grand stratège). Dans le cas que je viens de vous donner l'auteur s'évertue à prouver le contraire mais il part sur des postulats bien maigres en omettant par exemple une chose: la pression possible ou non des supérieurs de Rommel. L'auteur évoque surtout la personnalité de Rommel pour démonter des choix stratégiques mais je pense surtout qu'il oublie bien d'autres paramètres. Si certaines affirmations peuvent être largément bien nuancées en une dizaine de pages, ce n'est pas le cas de toutes.
Mon autre gros problème demeure dans le fait que le livre tente à faire passer pour des mythes des affirmations qu'ils ne le sont pas nécessairement. Il y a comme une volonté de grossir le trait de certaines choses pour en faire un mythe que l'auteur peut s'amuser à démonter ou nuancer.
Pour le reste, n'allez pas croire que c'est un mauvais livre pour autant. Il est quand même décevant par rapport à la promesse qu'il fait. Mais je répète néanmoins - et même si j'ai parlé des points négatifs - que l'oeuvre vaut quand même la peine d'être lue pour certains points. Les deux derniers chapitres sur la conférence de Yalta ou sur la capitulation du Japon sont franchement très intéressants et parfaitement clairs.
Un livre qui n'est pas à jeter à la poubelle justement aussi par les mythes qu'il démonte ou nuance réellement. Mais bien loin de ce qu'on pouvait en attendre dans son ensemble.