Les Sœurs de Blackwater

Un roman très étrange, difficile à raconter. Agréable, tant dans ce qu’il raconte que dans sa façon de l’exprimer. Serions-nous aux États-Unis à l’époque d’un western ou dans un pays imaginaire à une époque encore lointaine dans l’avenir, nous n’en saurions rien. Impossible de situer ce roman en marge de bien des choses.

Les soeurs de Blackwater, ce sont deux femmes à l’opposé. L’une est altruiste et détachée de toute possession en vue d’aider son prochain, quand l’autre est égoïste pour se protéger des autres et survivre. Pourtant malgré ces différences elles vivent en harmonie jusqu’à ce que l’inexplicable s’en mêle, lorsque la bonté sauve un nourrisson de la terrible fièvre qui emporte tous les enfants depuis des semaines. Exaucez un miracle et les foules viendront en masse pour tenter d’être le prochain, provoquant la colère et le questionnement chez les autres, créant la méfiance puis le rejet de ce que l’on ne peut comprendre, visualisant de la magie et de la sorcellerie pour nommer ce qui ne peut pas exister.

Comme je le disais, ce roman est très complexe à cerner car finalement il lance énormément de sujets, d’aventures, de secrets, sans jamais ne rien résoudre. Une lecture mi-figue mi-raisin où on ne sait jamais si on aime ou non puisque nous avons le sentiment de ne pas tenir toutes les cartes entre nos mains.

Pourtant j’ai énormément aimé le coeur du livre, la mission de la seconde sœur qui doit écrire une lettre puis la livrer personnellement alors qu’une mini guerre civile s’est déclarée. Un monde dévasté qui s’écroule une nouvelle fois autour de ce personnage, et qui n’a pas fini d’en découdre. Les 50 dernières pages m’ont happée avec les deux retournements d’histoire que je n’ai pas vu venir. De quoi regretter encore plus le manque de profondeur de l’ouvrage qui aurait tant gagné à s’épancher un peu plus sur son histoire, ses aventures, ses personnages. Un goût de déception pour un livre qui est malgré tout excellent, bien que trop court et léger (dans sa forme, pas dans son contenu qui lui au contraire est très profond).

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