Ce dix-septième tome du Disque Monde marque le retour de Rincevent, 4 ans après Eric. Et j'ai un problème avec lui : il n'a aucun enjeu.
Rincevent se contente de fuir. On le place dans une situation et il la subit sans arrêt. Ça lui permet de croiser pas mal de personnages haut en couleurs, de se retrouver dans des situations cocasses mais au final, on a aucun attachement pour lui et ça ne donne jamais vraiment envie de s'investir dans la suite du livre, vu qu'il n'aura aucun réel but à atteindre, si ce n'est survivre à tout ce qu'il subit. Au final, il est plus intéressant en tant qu'assistant d'un personnage qui lui à un but (Deuxfleurs dans les deux premiers livres du Disque Monde ou Eric.)
Au final, j'ai trouvé qu'on s'attachait plus à Cohen le Barbare et sa horde de vieux aventuriers, qui tentent de devenir civilisés afin de s'introduire dans le royaume. Celui-ci, a mes yeux à volé littéralement la vedette (en plus de voler autres choses), et ses passages sont finalement aussi nombreux que ceux mettant en scène le mage.
Après Sourcellerie qui parodiait l'arabie et les contes des milles et une nuit, Pyramides qui parodiait les pharaons et l'égypte ancienne et Les Petits Dieux qui parodiait la grèce antique, ce présent volume s'amuse à parodier l'orient avec un mélange de Chine et de Japon, une sorte de melting pot de bien des clichés et des particularité de ces pays : la cérémonie du thé, le pliage, la civilisation qui a été coupée du reste du monde. C'est relativement
intéressant lorsqu'il créé une fable sur la docilité du peuple, qui est engoncée dans une forme tradition qui l'empêche de se rebeller car ils n'ont pas les mots et les concepts qu'il faut... mais ça ne va pas plus loin, la crise se résolvant par une succession de coups de pots et de gags successifs.
Toutefois, on sent que la rédaction du Vade Mecum du disque Monde a influencé Pratchett sur ce roman : ayant été obligé de reparler des premiers tomes, de Deuxfleurs, Cohen et du fameux continent Contrepoid, celui-ci les a ressorti de la naphtaline pour expliquer ce qu'il leur était arrivé depuis. De plus, ce tome est intéressant pour être le premier où SORT, l'ordinateur à fourmi, y est décrit et commence à avoir une fonctionnalité dans l'histoire.
Autre détail intéressant : c'est la deuxième fois dans l'univers de Pratchett que l'on a (à ce qui me semble) un gag faisant allusion aux jeux vidéos (le casque permettant de contrôler les guerriers, qui serait, de l'aveu même de l'auteur une référence au jeu Lemmings.) Or... devinez ce qui va arriver au cours de l'année suivante.