Les Volumes éphémères par FabienneGooset
Ne nous méprenons pas sur le titre ! Il ne s’agit pas comme on pourrait le penser en première instance, de volumes écrits, sorte de livres brochés sur lesquels viendrait courir la plume libérée de l’auteur. Non ! Rien de tout cela, le volume est à prendre au sens où nous l’avons appris à l’école primaire : celui d’unité de mesure qui définit l’espace occupé par un corps ou.... par deux car dans ce roman, c’est de deux corps qu’il s’agit. Et quels corps ! Celui d’Hugo, le narrateur, cachectique à souhait et celui de sa directrice de thèse, Helga, d’une obésité morbide. Au fur et à mesure de la lecture, ce couple improbable va entamer une métamorphose collégiale : le corps de la promotrice, miné par la maladie, s’amenuisera alors que celui d’Hugo, par effet de contraste prendra une certaine ampleur. Mais avant cet état final sur lequel se clôture le roman, ils auront été les axes d’une étrange révolution sensualiste qui n’est autre qu’une recherche effrénée d’un nouvel art de vivre où se mêlent étroitement culture et amour.
Ce roman de Gilles Barbedette, bien différent des Mémoires d’un jeune homme devenu vieux, se lit d’une traite non pas qu’il soit traversé d’une tension insoutenable mais grâce au soin que l’auteur a mis dans la description de ses émotions. Gilles Barbedette a lu Proust et çà se ressent, il y a puisé la longueur des phrases et la fine expression des sentiments : un régal !