C'est un charmant essai, écrit par qui en sait long, de l'intérieur comme de l'extérieur, sur son sujet. L'arche conceptuelle - j'allais écrire "narrative" - encadre de philosophèmes (ceux déroulant les inquiétudes du passé, ceux utiles aux temps immédiatement à venir) les considérations plus précises sur ceux qu'il appelle tout au long de ses lignes "surdoués", ne s'encombrant pas ici des finasseries lexicales du champ (point de (T)HP(I), de zèbres, ou d'hyperefficients).
Résolument ancrées dans une légèreté dont elles font par ailleurs ici ou là l'apologie, ces pages recensent ce qu'il en est d'être un adulte doté d'une robuste capacité combinatoire et, peut-être aussi, d'une sensibilité aiguisée. On retrouve, avec plaisir, mention des hyperstimulabilités (overexcitabilities) de Dabrowski, et l'on évite l'écueil des récits doloristes ('sentimentaux", écrit l'auteur) qui ferait de tout surdoué un être malade, consolidant dans la vulgate les acquis de l'excellent travail de Gauvrit.
Si, déjà habitué aux productions du domaine, je n'ai pas appris pas grand chose de neuf de ce parcours synthétique, je me suis très vivement plu à suivre cette méditation alerte et d'un style vif et malicieux sur, au fond, l'intelligence et, souvent en creux du miroir de la douance, nos aspirations.