Les dangers de la télé pour les bébés par CathyB
Un court texte, écrit à la suite de la pétition lancée par Serge Tisseron pour dénoncer le lancement des chaines de télé destinées aux moins de 3 ans ("BabyTV" et "BabyFirst") en 2008. L'auteur explique le pourquoi de son action, en s'appuyant sur de nombreuses études concernant les effets des images sur le cerveau, et les spécificités liées au développement des tout-petits.
Il commence notamment à rappeler un point important : les patrons de chaînes de télé ne sont pas des philantropes soucieux du bien être de nos bambins. Leur but est avant tout économique, à savoir étendre la sphère des cibles marketing potentielles aux moins de 3 ans, en comptant notamment sur l'attraction qu'exerceront sur les petits téléspectateurs les produits dérivés aux effigies de leurs héros. La fameuse fabrique du "temps de cerveau humain disponible" chère à Patrick le lay...
S'en suit une démonstration très claire des effets des images sur le cerveau des enfants, avec moult études à l'appuie.
Si l'ensemble est franchement convaincant, je regrette toutefois le ton anti-écran et alarmiste de la fin. Notamment sur la caricature du passage de l'état de bébé téléphage à celui d'ado accro aux consoles enfermé dans son monde. Si dénoncer les dangers de tous les écrans est louable, la conclusion ("pas de télé avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d'Internet avant 9 ans") me parait très abrupte. Dans un monde où les écrans sont partout, et dans lequel les enfants y sont confrontés quoi qu'il arrive, il me paraitrait plus constructif de s'interroger sur les bonnes pratiques plutôt que tout condamner en bloc. Serge Tisseron fait très bien ce travail concernant la télé (il donne des conseils aux parents sur la manière d'aider les enfants à mieux regarder), il ne propose rien sur les jeux vidéos, qu'il cite pourtant à de nombreuses reprises (quid du jeu en famille ? et des études qui montrent les bienfaits du jeu vidéo dans certains domaines ? quid également des parents qui souhaitent initier leur enfants plus tôt à Internet pour justement leur apprendre à en déjouer les pièges et les dangers ?). Dommage donc que l'auteur ne se soit pas cantonné à son sujet de départ, ce qui l'amène à un certain nombre d'amalgames qui ne bénéficient pas de la même rigueur de traitement que son étude sur la télé.