The European Dream
Le film est destiné à un certain public : américain, peu renseigné sur l'Europe et sur la politique hors des USA. Il ne comporte hélas que peu d'intérêt du point de vue européen car tout y est...
le 9 juin 2016
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Laurent Mauduit nous décrit les différents conflits d'intérêts entre les différents agents qui transmettent l'économie comme savoir. Que ce soit des journalistes ou de l'enseignement global de l'économie, l'auteur nous décrit la quasi uni-présence d'une seule vision de l'économie : le dogme néo-libéralisme en tant que tel porté aux nues des médias mais aussi des écoles d'éco. Voici quelques exemples concrets d'un livre plutôt simple et rapide à lire mais plutôt enrichissant en terme de fonctionnement de la diffusion d'information et très critique envers ses différentes contrariétés.
- L'auteur commence par décrire quelques " experts " de l'économie qui passent régulièrement dans les médias. Marc Fiorentino est l'exemple type du journaliste qui parle d'économie régulièrement sur BFM TV. Ce chef d'entreprise passe dans la majorité des médias ( le Parisien, Marianne, Figaro, BFM...) sans avoir fait d'études d'économie et donne des conseils pour la politique économique de la France! Il a été également condamné à verser plus de 300 000 euros pour fraude fiscale. C'est l'exemple parfait du journaliste beau-parleur ,qui vulgarise l'économie au grand-public et qui est invité partout à s'exprimer.
- Le second exemple choisi par Mauduit est la description d'un autre profil de journaliste d'économie qui passe sur les grands canaux d'informations : l'économiste qui a fait beaucoup d'études et qui joue un double jeu entre les médias et ses entreprises pour maximiser la rentabilité de ses dernières. Olivier Pastré est donc un économiste " sérieux " qui a fait de nombreuses études et qui a occupé différents postes dans le secteur économique. Ce journaliste conseille à la télévision d'investir dans l'économie de la Tunisie ( il est propriétaire d'une banque là bas) d'abord sous Ben Ali et après qu'il soit renversé. Ses avis écos sont donc commandés par les différents intérêts de ses entreprises.
- L'auteur décrit ensuite les liaisons dangereuses entre le cercle économique et la CAE( Conseil d'Analyse économique). La CAE était indépendante lors de sa création mais ce n'est plus le cas désormais : des réunions mondaines ont lieu entre libéraux : du centre droit au centre gauche. Une bonne partie de la science économique est donc rejetée par ses organismes qui empêche le débat entre des lignes de pensées radicalement différentes de l'économie.
- Mauduit parle ensuite de la crise des subprimes de 2008, des prévisions erronés des médias et de leur manque de remise en cause et persistance des mêmes propos tenus. Les économistes des médias avaient prédit une augmentation de la croissance cette année-là et certains médias pensaient même que la crise était déjà finie (!). Ce sont les mêmes économistes d'avant-crise s'étant trompés qui analysent la crise et ceux qui avaient prévu cette crise restent au pavillon. Les banques qui détiennent certains médias( le plus connu étant le Monde) obligent les économistes à garder la même ligne de pensée et tous ceux qui n'exécuteront pas ces ordres seront licenciés ( même dans le cas d'une autre pensée ultra libérale ...).
- Autre thématique abordé : l'économiste brillant racheté par une banque et qui n'utilise plus son savoir de la même façon. Daniel Cohen est un économiste qui a aidé de nombreux pays économiquement ( notamment l'Equateur, voir le documentaire de Pierre Carles Opération Correa pour ceux que cela intéresse) et qui possède un large savoir. Mais celui-ci a signé un accord avec la banque Lazarre à 7 millions d'euros l'année (!) et il fait désormais de la publicité aux banques et n'évoque plus que l'économie sous l'angle néo-libéral. Il conseille la Grèce en ce moment à travers sa banque...
- Au niveau du savoir économique, il y a eu privatisation de l'enseignement économique. L'université de Toulouse ( qui prone une opinion penché à droite) est financé par les grands groupes économiques à hauteur de 20 millions par an et l'université de Paris ( opinion penché à gauche) qui tente de garder ses idées avec peu de financement 1 million par an. Un écart se creuse et cela pose un problème pour l'indépendance de l'économie à cause du financement des grands groupes ( le même problème que pour les banques) . C'est une menace pour le pluralisme économique et un fossé commence à se creuser entre les différentes universités.
- Tetes de gondoles des médias : les économistes Alain Minc et Jacques Attali sont les grands agents de la pensée économique en France. Alain Minc a fait couler plusieurs entreprises ( dont BNP Paribas) mais passe pourtant partout à la télévision. Un tel cas n'est pas envisageable aux USA ou au Royaume Uni mais existe en France ! Il prône un discours néo-libéral à l'extrême et est très optimiste économiquement. Les journalistes sont critiqués par Mauduit car ils ne font pas bien leur boulot en évitant les questions embarrassantes....
Jacques Attali est dans le même cas de figure. Il pratique la double pensée unique à outrance et passe de Nicolas Sarkozy à Francois Hollande lorsque l'un ou l'autre a plus la cote. Il a une association pour permettre de développer le microcrédit dans des pays plus pauvres, celle-ci est composée de 60 % de stagiaires payés 400 euros par mois ( !). Il a été impliqué dans une affaire judiciaire, condamné moralement mais pas juridiquement faute de preuves.
- Mauduit finit son livre en évoquant les changements de directions qui influent désormais les articles de certains médias ( Le Monde, les échos) et évoquent ces agents de la double pensée unique ( soit UMP soit PS selon les différents privilèges et selon lequel est au pouvoir).
Maudit conclut en parlant des différentes alternatives écos et de nouveaux médias alternatifs qui poussent le monde à penser autrement économiquement parlant.
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Créée
le 17 juil. 2015
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