Une saga feministe

D'habitude, ce n'est pas vraiment mon genre de livre mais ce récit, ces destins de femmes, a su me conquérir. C'est une histoire de destins contrariés mais c'est aussi et surtout une déclaration aux femmes, à leurs luttes, leur force, leur mémoire collective et leur pouvoir.
On commence au milieu du 19e siècle en Angleterre et en Irlande pour terminer après quelques décennies en Nouvelle Zélande. On découvre comme dans un documentaire la vie quotidienne de l'époque, les contraintes matérielles et idéologiques qui pesaient sur ces petites gens et qui ne leur laissaient que peu de liberté. La réalité de l'Angleterre de 1846, des colonies et de la conquête australienne et néo-zélandaise.

Le parti pris est féminin. Clairement. A la lecture des résumés des autres livres de Sarah Lark, on devine qu'il s'agit d'un de ces thèmes récurrents. Ce livre nous raconte la condition de ces femmes qui avaient peu d'autres choix que de contracter un mariage pas trop mauvais ou de se prostituer. C'est aussi le récit élogieux de femmes fortes qui luttent pour leur survie, qui avancent avec courage et affrontent la vie avec résilience et créativité.

La question de la femme et sa place dans la société est servie par la description de la culture maori qui s'oppose à la culture occidentale, l'envahisseuse. Dans cette colonisation, se joue plus qu'une lutte pour le territoire. Ce sont des valeurs humaines qui sont mises sur la table.

Cette saga nous emporte et sait poser les bonnes questions à travers les péripéties qui nous empêchent d'arrêter la lecture.
En conclusion, le mythe de la femme sauvage est abordé à travers la critique sociale. C'est bien fait et assez rare pour être souligné.