Level 7 est un roman de type apocalyptique - post apocalyptique écris par Mordecai Roswald et sorti en 1959 soit il y a près de 70 ans.
L'histoire y raconte la vie d'un homme formé à pousser des boutons envoyant des missiles nucléaires sur les adversaires de sa nation.
Si l'histoire peut sembler triviale et la narration poussive ( surtout au début ), il n'en est rien. Rapidement, le roman délivre tout son génie tout en racontant une histoire.
On y découvre ainsi comment la 3 ème guerre mondiale est préparée. Tout est indiqué d'un point de vue neutre si bien qu'il n'est pas possible de dire quels sont les factions en présence mais surtout de quel point de vue l'histoire est menée.
Cette neutralité permets ainsi de montrer toute l'horreur d'une telle guerre d'un point de vue observationnel.
La neutralité va jusque dans les comportements des personnages, sélectionnés sur des critères d'asociabilité et nommé par un matricule purement normatif.
Par contre, je vais devoir passer en spoiler pour la suite de ma critique donc si vous n'avez pas lu le livre, passez votre chemin.
Le roman permets de suivre l'itinéraire de X 127 de son intégration au bunker jusqu'à la fin de la guerre. Si le premier tiers est assez lent, il apparait clairement que cela sert à introduire le personnage et sa mentalité. Mentalité qui change lentement mais surement.
Si le tournant de la guerre est attendu, lorsqu'il survient on assiste vraiment à ce que le roman construit depuis le début de neutralité. Les réactions des différents protagonistes montrent le décalage d'une guerre qui n'est pas vécue.
Mais c'est la suite qui donne tout son mordant à l’œuvre. Les retombées puis les radiations montrent bien toute l'horreur d'une guerre dont les belligérants n'auront compris qu'à la fin l'impact.
Si le final est résolument noir, j'ai apprécié suivre ce personnage qui découvre à la fin son humanité alors que l'humanité est en train de s'éteindre. Beaucoup de questions restent en suspens à la fin ( qu'est devenu le bunker ennemi, qu'est il arrivé au niveau 6 ) mais l'ironie de la mort du niveau 7 montre à quel point une telle guerre serait illogique puisqu'à la fin il ne reste personne.
Bref, un livre assez dur qui ramène un peu de réflexion sur la portée d'une guerre nucléaire totale.