La guerre quand on est adolescent
August von Kageneck avait à peine 19 ans lorsqu'il a combattu sur le front de l'Est contre les Soviétiques où il faillit y perdre la vie. Des décennies après la guerre, cet ancien lieutenant d'un division de Panzers revient sur le conflit et surtout sur la manière dont l'Allemagne en est arrivée là.
La préface de von Kageneck est déjà extrêmement réussie où il raconte de manière très juste les différents points qui ont amené l'Allemagne à faire confiance au nazisme. Outre la défaite injustifiée de 14-18, la crise économique, le pays en proie à une quasi banqueroute ou encore une obéissance quasi aveugle de la part d'un peuple. Tout est dit pour ce qui amènera le cataclysme de la guerre.
Outre tout cela, von Kageneck raconte d'abord sa jeunesse et l'arrivée du nazisme au pouvoir. Des mots sur sa famille, ses relations et sur ce qu'il fait en ce temps, la manière dont est vécue l'occupation française. Jusqu'à ce que cette dernière prenne fin et qu'on puisse à nouveau saluer le drapeau.
Arrive le moment où Adolf Hitler se fait de plus en plus remarquer par l'opinion allemande, ses SA et ses SS et surtout la remilitarisation de l'Allemagne ainsi que la récupération de certains territoires avant de débuter la guerre contre l'Ouest. Le jeune soldat raconte alors la frénésie qui régnait autour d'Hitler et de son parti, la manière dont la plupart des gens lui ont fait confiance et soutenu, sans pour autant adhérer à tout ce que Hitler prônait.
Vient ensuite le récit de la guerre de la part de von Kageneck, ses combats sur le front russe où il est gravement blessé, sa longue période en temps que formateur avant de reprendre le chemin des combats sur le front ouest à la fin de la guerre, avec surtout comme volonté de vouloir survivre.
Quelques moments historiques sont extrêmement intéressants, notamment la manière dont a été vécue la tentative de putsch contre Hitler, des anecdotes souvent révélatrices de certaines choses. L'écrivain a également le chic de raconter des choses sans aller trop loin. On sent qu'il y a une volonté de se confier, mais aussi une envie de se retenir. Le lecteur n'a pas besoin de tout lire pour comprendre l'horreur de la guerre. L'ancien soldat n'a pas envie de raconter toutes les monstruosités qu'il a pu voir ou le fait qu'il ait pu donner la mort à un homme. Même s'il raconte par exemple ses impressions du premier combat.
Un témoignage relativement court, mais intéressant de bout en bout, que l'on peut conseiller à tout féru de la Seconde Guerre mondiale.
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