Après avoir lu Small World qui m'avait tant plu pour son immersion dans la mémoire d'un veillard dans son environnement typique, je me suis intéressé à Lila, Lila parce que Suter... mais parce que l'histoire ressemblait étrangement a priori d'une de mes idées d'écriture. Bien vite, mon idée fut sauve mais j'ai continué le roman, en le reléguant comme roman du soir. Vous savez ? Celui qu'on lit avant coucher. Combien de fois me suis-je coucher agacé à cause du développement : passé les 100 premières pages qui se cherchent, au cap des 200, les choses se répètent, les liens et les enjeux - très bon en passant - sont établis mais... stagnent. Tout cela pour conclure qu'il s'agit d'un roman dans un roman et que, finalement, David ressemble à Peter. Et puis que d'inutilités, que de remplissage pour rendre crédible l'univers mondain, tout ça pour échapper au final à une pauvreté d'idée. Ah non ! Décidément Small World ne m'avait pas du tout laissé cette considération.
Par contre, je me suis intéressé à la narration de Suter, et même si je le trouve répétitif (on part d'une situation, on dit ensuite comment on en est venu à cette situation puis ensuite on dépasse cette situation jusqu'à un point en suspens bien calibré), c'était intéressant. Arte diffusait un reportage en son nom : cet écrivain fait l'exercice de 5 pages par jour et ne connaît pas la page blanche. Je ne juge pas mais cela explique certaines choses que Lila, Lila laisse paraître. Il a du bagou à l'écriture. Le film allemand et éponyme est encore pire !