Une énigme, lumineuse mais dans l’ombre, au-dessus des courants. Voilà effectivement comment on pourrait résumer le parcours de Lizzy Mercier Decloux retracé dans la biographie de Simon Clair au titre si bien choisi : Lizzy Mercier Descloux, une éclipse
Des quartiers populaires des Halles de Paris au township ségrégué de Soweto en passant par les rues froides de Bowery, Lizzy Mercier Descloux a posé des bases musicales, a tissé de façon spontanée de nombreux liens entre les scènes du monde. Des prémices punk en France, aux soubresauts de ce qu’on a appelé étrangement « World Music » en Afrique du Sud en passant par la mythique scène « Nowave » des avants gardes New-Yorkaise, elle a inspiré, initié, cherché, créé, au gré de ses envies, en évitant soigneusement tous carcans, tous modèles et en veillant aussi à ne pas en devenir un.
En reprenant le fil de sa vie souvent malmenée, avec une écriture soignée, en multipliant les témoignages et anecdotes de ceux qui l'ont connue (Patti Smith, Richard Hell…), Simon Clair réussi à remettre en surface l’œuvre foisonnante d’une artiste complexe, libre, ainsi qu'à mettre en lumière l’héritage parfois inconscient offert à de nombreuses scènes musicales d’aujourd’hui.
Disparue en 2004 seule et dans un grand dénuement, Lizzy Mercier Descloux mérite que l’on se replonge dans son œuvre unique et dans sa vie d’une richesse rare.