Personnage sensible et attachant, gentiment misanthrope, Benoît Duteurtre se souvient de son enfance dans les Vosges, de ses étés et ses hivers qu’il a passés du côté du Valtin, un village situé entre Saint-Dié et Gérardmer, dans la maison de son grand-oncle Albert et de son épouse Rosemonde, deux êtres adorables et protecteurs, deux anciens résistants dont il garde un souvenir inoubliable.
Des coins de pleine nature où lui, l’arrière petit-fils du président René Coty, a passé tant de moments inoubliables, et où il aime retourner chaque année avec son compagnon Jean-Sébastien pour écrire, et aussi pour retrouver le plaisir des ces balades en montagne sur les sentiers de crêtes à la limite des Vosges et de l’Alsace.
Il se souvient aussi de sa vie de noctambule à Paris dans les années 80, de ses expériences diverses, lui qui avoue avoir pas mal abusé de drogues diverses, il se souvient de ses années difficiles quand il a débuté une carrière qu’écrivain, et qu’il a mis du temps à être reconnu comme tel. Il évoque égalent ceux qui l’ont soutenu (Beckett, Kundera, Houellebecq, Sempé…) et qui, pour certains, sont devenus ses amis.
De cette vie à la fois simple et extraordinaire, Benoît Duteurtre en a tiré un livre à la fois caustique, touchant quand il évoque son amoureux, léger ou futile, qui constituera un final un vrai petit bonheur de lecture en compagnie de celui que certains continueront sans doute de qualifier de réac pour son refus du mariage gay ou de se reconnaitre dans un quelconque mouvement identitaire tel que les LGBT. Un livre teinté de nostalgie, un livre sur le temps qui passe, sur les époques et les mœurs qui évoluent et qui en tout cas dégage une sincérité, une franchise et une honnêteté qui font plaisir à lire.
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