Maine par Nina in the rain
Ah, l’étape excessivement difficile du second roman! Ce moment où tu tiens dans les mains un deuxième ouvrage d’un auteur dont le premier t’a énormément plu, et où tu as vraiment, vraiment peur d’être déçue parce que ça entacherait ton bon souvenir. En plus, si le roman a un thème alléchant mais casse-gueule, c’est encore plus inquiétant. Et là, dans le genre casse-gueule… Le côté « quatre femmes de la même famille qui parlent d’une maison dans le Maine, habitée par la plus âgée », c’était genre l’Himalaya en chaussons de danse sous la pluie, niveau casse-gueulitude. Une famille, des évènements qui se répètent, un côté « féministe mais pas trop » que j’avais ressenti dans les Débutantes et qui n’était pas forcément pour me plaire… Bon, je plonge, on verra bien, hein…
Happée. Attrapée. Impossible à lâcher. Et pourtant Dieu sait que les personnages m’ont été pour la plupart antipathiques ! Alcoolique dépressive, coincée du derche, baba cool régressive, innocente enceinte … Tu parles d’un quatuor ! Mais au fur et mesure, comme se dévoilent les vraies gens de la vraie vie, Alice, Kathleen, Marie-Ann et Maggie sont entrées en scène et ont présenté leur vrai visage et je me suis mise à apprécier ces femmes qui, finalement, n’étaient qu’humaines et présentaient leurs défauts comme leurs qualités. Rien de « sororal », rien de magnifié, juste des histoires un peu crades de famille trop classique, ces non-dits et ces haines qui grandissent le long des vacances communes où l’on prétend toujours s’aimer plus fort que les autres.
Maine est donc réussi. Très réussi, même. Par contre, attention, c’est plutôt contemplatif dans son genre, ça en ennuiera peut-être certains qui cherchent des sensations fortes et pas un roman cotonneux, que l’ont lit comme avec de la ouate dans les oreilles (ouais, mais c’est la ouate que j’préfère). C’est très joli, très sensible, un peu moins militant que les Débutantes et ça se lit avec beaucoup de plaisir et de douceur. Laissez-vous tenter !