13 Juillet 1977.
Le temps d’une nuit alors que New-York croule sous une chaleur étouffante, un black-out paralyse quasiment toute la ville.
Vieux, plus que l’ombre de lui-même, Miles Davis a abandonné la musique mais pas ses vieux démons. Terré dans son appartement de Manhattan, le jazzman en manque d’héroïne va devoir affronter le chaos de la ville pour avoir sa dose, sans savoir qu’il va également devoir faire face au passé ségrégationniste de la ville et faire un choix crucial quant à son destin…
Plus qu’un narrateur, Mention se place dans la peau de ses personnages et joue sur plusieurs tableaux mêlant fiction, faits réels et Histoire, pour nous faire (re)vivre à sa manière les évènements tragiques qui ont marqué l’histoire de la Grosse Pomme. Faits où l’on croise aussi bien les Black Panthers, le Ku Klux Klan, de nombreux artistes ou le serial-killer, le Fils de Sam.
Roman historique où l’auteur nous plonge dans le passé méconnu et/ou oublié, ségrégationniste de la ville de New-York, celle-là même qui fut le point d’accueil de millions de migrants ; le tout avec une pointe de fantastique où Miles Davis va devoir affronter le passé de ses aïeuls et son propre destin en faisant des allers-retours à ces différentes époques. Un style dont la forme n’est pas sans rappeler celui de Ken Grimwood et son Replay.
Surprenant, judicieux, rythmé de musicalité, bien ficelé et surtout très bien imaginé, où à travers ce patchwork d’évènements Michaël Mention nous donne l’air de rien, non seulement une leçon d’Histoire originale mais également envie de (re)découvrir l’univers du célèbre trompettiste.
Chronique également parue sur Actualitte.com