"On m'appelle par une nuit d'hiver, remplie d'étoiles. La neige est tombée. Il fait déjà si froid. Non ! Jamais la moto ne pourrait monter jusqu'à La Giettaz. On viendra me chercher à Flumet : un paysan avec un traîneau tiré par un cheval. Plus le temps de parler. En route ! Et nous glissons dans le brouillard qui nous berce et nous enveloppe. Là-haut, un malade souffre, gémit et espère."


Comment ai-je découvert ce livre ? On me l’a prêté


Mon avis : Si on ne m’avait pas prêté ce livre je ne pense pas que je l’aurai lu de moi-même. Pourtant, j’ai été agréablement surprise par ma lecture de ce témoignage autobiographique écrit par Charles Socquet lui-même. Cet ouvrage est assez différent des quelques témoignages que j’ai pu lire puisque bien souvent ce sont des aspects plutôt dramatiques qui sont mis en avant. Dans ce livre, l’auteur revient de manière chronologique sur son enfance, mais surtout sur des souvenirs et des anecdotes de sa vie de médecin de montagne en plein milieu du XXème siècle. Né en 1914, il a terminé ses études de médecine pendant la Deuxième Guerre Mondiale, à une époque où la médecine a commencé à faire des progrès, mais en est encore à son balbutiement au cœur des villages reculés des Alpes. Certes, les progrès de la médecine ont permis d’allonger l’espérance de vie et de guérir certaines pathologies plus facilement, plus rapidement et avec moins de désagréments pour les patients. Cependant, grâce à ce témoignage nous nous rendons compte que ces progrès ont été au détriment du service à la personne et de la qualité des soins. Charles Socquet nous livre un beau témoignage sur la médecine à l’époque de nos grands-parents, une médecine que je n’ai pas connue, que nous ne connaitrons plus et qui était finalement peut-être meilleure. En effet, à cette époque, les médecins exerçaient ce métier par vocation et non pas pour l’argent, les patients avaient une importance et n’étaient pas que des numéros que l’on renvoie vers le centre 15. Ces médecins ne comptaient pas les heures, travaillaient jour et nuit, sans repos et sans vacances, et n’hésitaient pas à se déplacer sous la neige en pleine nuit chez des paysans pour n’être payé qu’avec une motte de beurre ou un jambon. Nous sommes bien loin des tarifs conventionnés par la sécurité sociale et autres dépassements d’honoraires pratiqués de nos jours.

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le 21 mai 2017

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