Enola est contactée par ses frères, après que ces derniers aient reçu un message de leur mère, mais elle est prise au même moment à partie par la disparition d’une lady dans le métro.
Je ris en repensant au synopsis. Ah, on se sent bien arnaquée après la dernière page. Tout ça pour ça. Littéralement.
Pourquoi la mère s’est barrée ? Grosso modo, parce que c’est une égoïste. Comment découvrent-ils tout cela ? Et bien après nous avoir fait perdre notre temps pendant des pages, en un tour de passe-passe et avec une lettre et un vélo. Comment la réunion se passe-t-elle entre Enola et ses deux frères ? Plutôt bien, même Mycroft, qui a toujours été d’un frigide incroyable, l’accueille à bras ouverts, l’écoute et accepte sans aucun problème de respecter ses choix de vie. Comment ça. Si avec Sherlock, c’était on-ne-peut-plus-compréhensible, puisqu’on a passé tous les tomes à montrer qu’il était le plus inquiet pour Enola et qu’il faisait un effort d’adaptation pour comprendre ses choix de vie, Mycroft était décidément un personnage qui n’évoluait pas malgré les tentatives de dialogue de Sherlock. Et là, paf ! après des retrouvailles assez comiques, Mycroft avoue que Sherlock a fini par le raisonner et qu’il est prêt à être au soutien pour sa sœur. Certes, ils viennent de perdre leur mère et ils essayent d’être doux et gentils avec leur petite sœur qui n’a que quinze ans (pardon ? toute la série n’a en plus duré à peine un an ?????!!!!), certes, son anniversaire est un peu gâché, m’enfin, clairement on manque d’une partie où Mycroft et Enola se rapprochent.
En fait, vous savez quoi ? Ce livre montre clairement qu’il manque une grosse partie à la série littéraire pour nous donner une telle fin. Clairement, il aurait fallu couper ça en cycle où donner une place plus importante à Mycroft dans un autre livre, autre que son bref moment de gloire à la fin du tome 4.
Surtout, cette fin fait rushée ! Vraiment, on dirait que Springer était partie sur une belle lancée et puis, arrivée au sixième, paf ! elle se précipite pour tout boucler et arrêter. En a-t-elle eu marre ? Est-ce qu’elle avait un contrat de six tomes qu’elle n’a pas réussi à faire renouveler d’où le fait de se précipiter comme elle l’a fait ? Ou est-ce parce qu’elle et son éditeur ont craint d’attirer les foudres de l’association en charge des droits d’auteur de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, comme ç’a été le cas pour le film sorti récemment (au passage, quelle bêtise que cette histoire) ?
Aucune idée.
Mais ça se sent qu’il y a un truc pas net dans toute cette fin. Notamment parce que le scénario ne sait où donner de la tête : on commence avec la découverte d’une mystérieuse lettre adressée à Enola, Sherlock qui la récupère et qui a une idée tout d’un coup lumineuse pour la retrouver (effectivement après un an de recherches, c’est bien de commencer à avoir de bonnes idées), puis on passe les trois quarts du roman sur la disparition de cette lady dans le métro, sa résolution qui sent à la fois le fan-service pour les holmésiens mais aussi le réchauffer puisqu’il fait beaucoup de références au premier tome, on a embarqué Mycroft pour je-ne-sais-quelle-raison (non mais là, je râle parce que ça aurait été cool que l’enquête se termine avec Watson qui rencontre enfin de manière officielle celle qui lui a quand même sauvé la vie dans le tome 3), puis anniversaire, ouverture de la lettre, vélo, twist final mais tout-se-termine-très-bien-dans-le-meilleur-des-mondes.
Ou comme Cyrano le disait si bien : « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! / On pourrait dire… Oh ! Dieu !... bien des choses en somme. »
Parce qu’on aurait pu dire bien des choses encore.