Miles Vorkosigan - La Saga Vorkosigan, tome 5 par zeugme
Miles Machin est un bouquin de Space Opéra tout ce qu'il y a de plus correct : on le lit plaisamment dans le métro / train / salle de cours, sans avoir besoin d'y scarifier des neurones ni de recourir au dictionnaire pour y chercher de nouveaux mots. Cela dit, écrire accessible - art tout à fait respectable - demande une qualité fondamentale : ne pas jouer les divas. Et quand Loïs McMaster Bujold nous bassine vingt fois sur le QI sur-développé de son personnage principal, on ne lui en voudrait pas si on a pas la chance d'avoir un chat autrement plus machiavélique (vous pouvez prendre l'animal de compagnie de votre choix). Ça, forcément, ça casse un peu l'implication.
Parce que Miles Vorkosigan est un manipulateur, un petit génie, un traître expert ... mais bon sang, ma première fiancée le valait deux ou trois fois. Alors soit c'est de l'auto-parodie, une façon de dire "Ah-ha, je suis capable d'auto-dérision, appréciez !", soit c'est que la brave dame n'est pas à la hauteur de ses prétentions en termes de vilenie.
Sinon pour le reste, l'intrigue, toussa, c'est très bien, hein. On y tire, on y dirige une flotte de vaisseaux (de façon tellement crédible qu'on croirait que l'auteur vient de regarder Master and Commander avec Rousselle Crove) et on se débarrasse d'ennemis pas très méfiant avec un rien de panache. Comme dit, c'est du travail de divertissement convenablement exécuté. C'est juste qu'il faudrait se convaincre que ce n'est pas vraiment de la littérature, tout de même (et comme ça, ça serait bon quand même).