Monsieur Sapiro par Nina in the rain
Mon premier Benny Barbash, c'était un collègue qui me l'avait conseillé. À sa manière discrète et presque snob (mais je travaillais dans un endroit snob) il faisait la promotion de ce premier roman chez un éditeur qui à l'époque n'était pas très connu. J'avais été bluffée par un roman intimiste et tendre. L'an dernier, j'ai adoré rire à la lecture de Little Big Bang, ou l'histoire un peu chtarbe d'un homme qui, à la suite d'un régime à base d'olives, se retrouve avec un olivier qui lui pousse dans l'oreille. Du coup, quand j'ai vu Monsieur Sapiro sur la table, je me suis dit Youpi! Eh bien, mes amis, j'ai été déçue. C'est douloureux, d'être déçue par les auteurs qu'on aime...
Bien sûr, je n'ai pas été déçue par la qualité de l'écriture. La puissance d'évocation reste la même, la langue et le rythme sont superbes je trouve. Mais je ne me suis pas retrouvée dans l'histoire. Je me suis même ennuyée (quelle horreur!). Le point de départ, dans le genre de l'Ulysses de James Joyce, est sympathique : un homme, dans le lobby d'un hôtel, décide de répondre à un appel qui n'est pas pour lui. Et l'ensemble du roman se passe dans cette minute pendant laquelle il se décide. Mais au final, cette minute très occupée et un peu « fouillie » ne m'a pas intéressée. Les aller-retours dans le temps, les personnages trop nombreux, l'intrigue qui n'avançait pas, rien ne m'a donné envie de m'accrocher. De plus, et c'est bien la première fois, j'ai été gênée par les (trop à mon goût) nombreuses scènes de sexe qui ne me semblaient pas réellement utiles dans la trame du roman et du coup me dérangeaient plus qu'autre chose. Attention, je ne suis pas une puritaine, et une belle scène de sexe me plaît autant qu'à une autre. Mais là, elles m'ont paru trop fréquentes et franchement pas indispensables...
Du coup me voilà un peu refroidie. Et même si je prendrai certainement le prochain roman de Barbash que je verrai sur table, je crains de ne plus avoir le même enthousiasme. C'est dommage...