A lire avec BEAUCOUP de distance
J'avais lu Tom Clancy dans mes jeunes années avec beaucoup de plaisir : action sur fond de guerre froide, un héros qui a la classe, des méchants russes, un style enlevé, que du bon !
Quand ce Dead or Alive a atterri chez moi, j'étais vraiment curieux de voir comment ça avait évolué. J'ai vite déchanté : ce roman est une apologie du fascisme sur fond d'Islamophobie la plus vulgaire.
On retrouve a peu près tous les héros des précédents romans dans une traque d'un dangereux terroriste inspiré par Ben Laden. Le problème, c'est que le président démocrate qui a succédé à Jack Ryan le héros républicain s'acharne a réduire en miette tout ce qu'a patiemment construit son prédécesseur : la sécurité intérieure est paralysée, l'espionnage voit ses crédits drastiquement réduits, et toute la politique fiscale est sabotée.
Donc, pour mener à bien les opérations de sauvegarde de la nation, celles ci sont prises en charge par une structure indépendante de tout contrôle qui a également toute latitude pour mener des opérations clandestines tout à fait illégale où le meurtre est un outil tout à fait banal.
Enfin on notera que tous les protagonistes arabes présentés dans le roman sont forcément des terroristes fous de dieu et/ou des traîtres.
Le roman entier est une justification du meurtre, de la torture, de la nécessité de se passer des structures démocratiques pour aboutir à ses fins. C'est tellement grossier et sans aucune nuance que ça en devient drôle.
Bon, Tom Clancy n'a pas complètement perdu sa plume, donc l'intrigue est menée tambour battant et on ne s'ennuie pas.