Comment dire... ?
Voici une très bonne surprise de lecture que j'ai a-do-rée.
Certes, je connais un peu l'auteur Jacques Morize, puisque nous partageons le même éditeur. Mais, en le côtoyant au cours de diverses dédicaces en région lyonnaise, le succès qu'il rencontrait auprès de nombreux lecteurs m'incita à me plonger dans sa littérature policière. Et j'ai bien fait !
L'ambiance de ce roman nous plonge au cœur de Lyon, avec des personnages hauts en couleur, aux noms imagés (le Major surnommé "Tricastin", la capitaine Annie Sensibon, le substitut Grancornu, le légiste Gorgerouge, l'inspecteur Javelas dit "Culbuto", sans oublier le curé, le père Icless...- si, si... c'est bien ça - et bien d'autres), autour du commissaire Abel Séverac, personnage savoureux porté s'il en est, sur quelques bonnes bières bien fraiches, autres ronds de saucisson et ballons de vin variés (cela me rappelle furieusement quelqu'un...!), et attiré à l'occasion par les fessiers langoureux de quelques beautés. C'est humain.
Que diable : Lyon est entouré de vignobles célèbres comme les Beaujolais et les Côtes du Rhône, et ce serait bien dommage de ne pas faire honneur à la gastronomie de la région, sans délaisser les charmes de sa population ! L'enquête oscille donc entre les rues de la capitale des Gaules, les petits bouchons à l'attrait indiscutable, les monuments de la ville et de ses environs et des verres avalés au fil des bistrots visités qu'elle qu'en soit l'occasion. Sans omettre les croisements de conquêtes sensuelles et délectables.
L'enquête est habile, construite sur un rythme rapide, entrecroise plusieurs intrigues qui finissent par se rejoindre, bien sûr. C'est bien fait, captivant et Jacques Morize nous entraine sans détour dans une aventure pleine de rebondissements.
Qui plus est, l'écriture est soignée, utilisant à la fois un vocabulaire châtié emprunté au langage parlé, des figures imagées et Ô combien évocatrices, qu'elle que soit la situation ou l'endroit de la scène et des mots sortis de nulle part comme ratiocinage ou bouffement, sans oublier par exemple un coup de tonfa à l'épigastre...
En fermant la dernière page, j'eus la sensation d'avoir retrouvé un peu de Maigret, de San Antonio, sur fond d'Agatha Christie plus dynamique.
Bref, un excellent moment de lecture que je vous conseille. Le commissaire Séverac a six enquêtes à son actif : une par arrondissement de Lyon. Je pense que je vais petit à petit me les ingurgiter, comme dirait ce héros, un peu tombeur de ces dames... Sachant que la septième est prête à être fourguée.
Allez, laissez-vous porter.

Eric-ROBINNE
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le 24 sept. 2019

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Eric ROBINNE

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