Miriam, 36 ans, après trois ans à rester cloisonnée chez elle, décide que, demain, elle sortira. Encouragée par son amie Fenella, férue de footing et de chips, veillée par Boo son voisin attentif et serviable, intriguée par des cartes postales anonymes qu'elle reçoit régulièrement, Miriam veut que sa vie change.
Ralph aussi.
Psychothérapeute (comme l'auteur) à l'existence ayant perdu sens, il ne comprend plus sa femme qui passe son temps sur twitter et son blog, et entretient une relation (trop?) proche avec son amie Kristin. Il n'a plus grand chose à dire à ses jumeaux, maintenant presque adultes.
Le jour de son anniversaire arrive, et il ne rêve que de fuite.
Murmures dans un mégaphone est un roman choral, dont tous les personnages sont à un moment charnière de leur existence, où des décisions doivent être prises. Des personnages borderlines, pour la plupart, mais tous très finement décrits et amenés par Rachel Elliott, qui évite les clichés, la surenchère et déclenche chez le lecteur beaucoup d'empathie.
Un livre qui pose la question des choix que l'ont fait, des sacrifices pour une vie "parfaite", des refoulements, des frustrations, et du courage de tout envoyer balader, pour la quête d'un bonheur que l'on est pas certain de trouver.
Un roman drôle et terriblement touchant. Un peu fou aussi. Il y a de la vie, du cérébral, du charnel, de l'intensité, de la légèreté, de la musique, un chat, et des phrases magiques. On est rapidement happé par cette lecture, hypnotisé par les personnages dont les questionnements peuvent faire écho en chacun de ses lecteurs.
Murmures dans un mégaphone se dévore, se lit tout seul, et fait un bien fou !