La plus-value de Musique et cinéma : Le mariage du siècle réside certainement dans la synthèse qu’il propose des relations entre musique et cinéma enfin réunies dans une synthèse dotée de belles images d’archive. Il ne faut toutefois pas trop lui en demander car les apports directs de compositeurs demeurent faibles et les analyses thématiques trop répétitives pour vraiment convaincre. En outre, on ne peut que déplorer l’absence de certains compositeurs iconiques, notamment Danny Elfman dont la collaboration avec Tim Burton engendra un véritable renouveau artistique. Arbitraire dans son choix, généraliste dans son approche, ce catalogue d’exposition propose néanmoins une réflexion intéressante – que l’on aurait aimé voir davantage développée – sur la codification excessive d’une musique « enveloppante », réaction à l’écriture symphonique et à la musique expressionniste du premier Hollywood. Fait défaut une périodisation contemporaine capable de lire dans la musique de film autre chose que le reflet d’une esthétique propre à un réalisateur, c’est-à-dire l’expressif de notre rapport au monde. Malgré cela, Musique et cinéma : Le mariage du siècle constitue une somme de grande qualité et accessible à tous. Vers une démocratisation de la musique de films ? Cet ouvrage a fait le premier pas.