Tout commence en Israel lorsqu’elle est conviée à l’enterrement de Joseph, un de ses anciens amours.

Elle a quitté Sofia pour faire des études de droit à Paris. En Israel, elle retrouve Tomislav, le grand ami de Joseph.

Un paquet de lettres lui est remis. Que contiennent-elles ? Avant de le savoir, elle va tenter d’en savoir plus sur Joseph, qu’elle n’a pas vu pendant 20 ans.

Lorsque Philippe Zaouati m’a contacté pour lire son second roman, j’ai bien évidemment dit oui. J’avais trouvé le premier très prometteur, qu’en serait-il pour le second ?

Un peu plus d’une centaine de pages très bien tournées. Le style est bien affirmé. Philippe Zaouati n’écrit pas pour remplir des pages. On sent une très bonne documentation et surtout une très bonne maîtrise du sujet. Et un sujet qui m’a toujours passionné. La grande guerre. Ah non, ce n’est pas un énième roman sur la guerre et les déportations. Loin de là, nous sommes au coeur de la vie des Juifs durant cette période, et notamment en Roumanie. Ce roman fait écho à ce que j’ai pu lire il y a très peu de temps. Donc, même si le livre de Philippe est romancé, j’ai vraiment trouvé beaucoup de similitudes. Attention, pas de plagiat mais sur une telle période de l’histoire, les faits sont les faits.

Il y a énormément de douleur dans ces pages. Comment peut-on vivre avec l’indicible ? Comment peut-on continuer à avancer malgré tout ?

Les personnages le tentent mais ils fuient leur vie, soit en en changeant carrément ou en restant en colère, quitte à passer à un niveau supérieur. Les déplacements de ces populations juives ont provoqué la promiscuité et surtout le désarroi car ils ont tout perdu. Ils ne se sentent plus des êtres humains. Les mots sont dures mais c’est la réalité vécues.

Mais la Terre Promise, le but, ne semble pas apporter ce qu’ils souhaitent. Car tout est à construire.

Naufrages est au pluriel car il ne correspond pas intégralement au naufrage du bâteau Struma où des centaines de Juifs ont trouvé la mort. C’est le naufrage d’hommes et des femmes qui ont été ballotés, qui n’ont pas trouvé ce à quoi ils aspiraient et surtout qui ont subi l’indicible. Et tout ça par la faute de gouvernements qui n’ont pas voulu s’engager dans cet humanitaire qui aurait pu changer la face du monde.

Une seule question, en lisant ces lettres et en ayant une réponse à la principale question qui la hante, va-t-elle pouvoir continuer sa vie ? Vivre libre mais sans amour, c’est impossible car il manque l’essentiel. Mais est-on réellement libre lorsque l’on fuit la réalité ?

Si nous avons une très grande part d’histoire dans ce livre, nous avons également de très belles descriptions des paysages de Haute Galilée, de l’organisation de la vie dans un kibboutz, comme de la politique menée dans certains pays où les Juifs vivaient, ont fui et la montée du communisme, tout comme les traditions familiales et les histoires juives.

Je remercie Philippe Zaouati pour cet exemplaire dédicacé. Mais il y a une autre dédicace qui me parle également, celle à sa femme, Nathalie. Petit clin d’oeil également de ma part.
Angélita
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le 28 juin 2014

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Angélita

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