Douglas Pettersen a 54 ans. Une nuit, sa femme Connie lui annonce qu’elle souhaite le quitter mais ils doivent en réfléchir tous les deux. Afin d’offrir du bon temps à sa famille, Douglas organise le Grand Tour, un voyage à travers l’Europe pour découvrir de nombreux musées, la passion de Connie étant la peinture. Avec ce voyage bien organisé, il pense reconquérir le coeur de sa femme et montrer à son fils, qui s’est éloigné de lui, qu’il tient réellement à lui.
Mais le voyage ne se déroule pas comme prévu. Le père et le fils se fâchent.
Je n’avais jamais eu l’occasion de lire cet auteur. Il a suffit d’un gain sur la page Facebook de Belford pour que je découvre Nous. A l’annonce de cette prochaine lecture, une copinaute m’avait informé que Dave Nicholls était extra. Et je peux le confirmer. Il mêle des phrases d’humour, souvent noir ou british, du cynisme dans la description de ses personnages, de tristesse quant aux sujets évoqués, des remises en question, ce qui fait en définitive la vie de pas mal d’entre nous. Je reproche juste de n’avoir pratiquement que le point de vue de Douglas. Je suis bête, je dois bien le dire, je dois rester dans le système de ne pas lire les 4èmes de couverture car je me fais des films à ce sujet. Alors, oui, je m’attendais à avoir le point de vue d’Albie et de Connie sur leur histoire familiale car le roman comporte 3 Livres. J’imaginais la première partie du voyage avec Douglas, la seconde avec Connie et la troisième avec Albie. Mais malgré cette attente, cela n’enlève aucun charme à ce que nous raconte Douglas qui mêle présent et éléments de sa vie passée et ces derniers sont nombreux. Je pourrai dire que l’un et l’autre sont représentés, chacun, à 50%.
Des bonheurs et des drames ont jalonné cette famille. Connie et Douglas sont très différents. Elle est bohème, artiste, et lui est vraiment un scientifique. Elle lui a apporté de la fantaisie. Mais Douglas, bien que profondément amoureux de sa femme à qui il n’a jamais trop exprimé ses sentiments, reste bien ancré dans ses idées, surtout pour élever leur fils. Entre le travail, la fatigue, le stress, Douglas s’est éloigné d’Albie qui trouve l’amour et le réconfort auprès de sa mère. Les relations entre les parents et les enfants, et celle d’un père et d’un fils sont un sujet de ce roman. Il y a celle de Douglas et d’Albi, celle de Douglas et ses parents et celle de Connie avec les siens. Trois familles très différentes. Douglas, très réfléchi, va tenter de se faire pardonner, auprès de Connie et de son fils. Même s’il a en tête des idées pour profiter des instants présents, le naturel revient au galop. Sauf qu’à la fin du roman, sans trop en dévoiler, il tentera d’être quelqu’un dont les évènements l’ont fait évoluer.
Nous nous démontre la force des sentiments d’un homme qui ne veut pas divorcer et qui veut démontrer à celle qui est encore sa femme qu’il fait et fera encore des efforts pour la reconquérir. Réflexions donc sur le véritable amour, les liaisons extra-conjugales, avec toujours en toile de fond, le couperet de la séparation. L’auteur a-t-il réellement connu la mort d’un enfant ? Les sentiments exprimés, tout comme ce qui s’est passé, semblent le démontrer. Le lecteur, avec les mots décrits, imagine très bien ce qui a pu se passer et se mettre à la place, si l’on peut dire, des deux parents. Il y a également la maladie qui peut toucher à un moment où on s’y attend pas. Albie est un adolescent de 17 ans qui se cherche, qui est en conflit avec son père car il se sent coupable de ne pas être celui auquel son père s’attend, qui lui lance tout le temps des remarques et qui ne le soutient pas.
Si l’humain est réellement bien présent, le lecteur voyage avec Nous. La France, l’Italie, l’Espagne sont bien représentées ainsi que les musées et les différents peintres. Je me suis reconnue en Douglas. Je n’aime pas trop, comme lui, toutes ses représentations de la Vierge et l’Enfant. Ces peintures-là ne me parlent pas.
Nous est une belle leçon d’humanité qui démontre qu’à tout âge, tout peut être remis en question et chacun peut y parvenir.