Un premier roman sur l'Iran des années 70 magnifique...

Ce premier roman m'a emportée, comme un grand roman peut seul le faire...
Je connaissais l'Iran par Persépolis et des films au cinéma, rien sur cette période d'avant la Révolution (je n'étais pas née) et là j'ai l'impression d'avoir vécu ces mois incroyables où la France jouait un rôle important, comme les USA du Président Carter. Bien sûr, ces années 1976 à 1978 voient une montée de la tension vers ce qui va advenir, la Révolution, même si personne n'imagine que tout se dérègle si vite que la fin est déjà proche pour le régime du Chah (le Roi de l'époque en Iran).
Mais Nuit persane réussit le tour de force de faire apparaître un autre enjeu en plus de cette dramatique déliquescence d'un pouvoir autoritaire. Car le roman prend son envol par palier : cela commence dans une scène époustouflante dans un bidonville du sud de Téhéran, puis une scène de théâtre (je n'en dis pas plus) va rebattre les cartes. Mathieu, le jeune Français qui s'ouvre aux questions politiques et de justice sociale, va alors atteindre un niveau de conscience encore supérieur.
Et voilà ce que j'ai le plus aimé : comment au final le problème historique, fascinant, contient son propre secret supérieur pour Mathieu qui apprend qu'il aime Leyli comme jamais il n'aurait pu imaginer aimer. Leyli, l'Iranienne vraiment extraordinaire, qui se révolte froidement mais avec une ténacité irrépressible, est une sœur pour une lectrice comme moi, et peut-être que vous vous y reconnaîtrez vous aussi....
La dernière partie est bouleversante, vraiment, et les dernières pages vous laisseront abasourdi(e)s. Je vous recommande chaudement ce roman magnifique, dont on n'a pas assez parlé dans les médias (moi c'est ma libraire qui me l'a conseillé). J'ai vu que Maxime Abolgassemi a un compte Facebook, je ne sais pas s'il répond, j'aimerais lui demander s'il fera des signatures ou des rencontres dans les semaines qui viennent...