Susan Frobisher, la soixantaine fringante, vivait paisiblement dans une charmante bourgade anglaise sans histoires jusqu'au jour où son mari est retrouvé mort dans un appartement sordide, nu, à genoux sur une table, suspendu au plafond par les bras, un godemiché d'une taille démesurée explorant les confins de son rectum. L'enquête de police va alors révéler à Susan que son époux lui a menti toute sa vie et qu'il la laisse dans le dénuement le plus total, à cause d'emprunts pharamineux contractés dans son dos afin de satisfaire ses penchants sexuels déviants. La banque de Susan va alors être contrainte de lui prendre sa maison pour qu'elle puisse faire face à ces dettes surgies de la duplicité de la vie de son défunt mari, la mettant par la même occasion à la rue. L'existence de Susan va alors basculer et prendre un tournant qu'elle n'aurait jamais imaginé : le banditisme.
Deuxième roman de John Niven publié en France par Sonatine Éditons, Old School se révèle être un livre réussi à bien des égards. L'humour, tout d'abord. Le récit est pavé de situations rocambolesques, de dialogues hilarants et de protagonistes hauts en couleurs, à l'instar du personnage de Ethel – octogénaire portée sur la bouteille et le sexe, au langage plus que fleuri. L'histoire, ensuite. Les aventures de ces vieilles dames sont rondement menées et finement écrites ; on ne s’ennuie pas une seule seconde et le livre colle aux mains – impossible de le poser. Le décalage entre l'âge des personnages, leur comportement – imaginer une octogénaire belliqueuse, jurant comme un charretier, alcoolique et obsédée sexuelle, est une idée scénaristique brillante – et les péripéties auxquelles elles doivent faire face est sans conteste le point fort de ce roman et lui confère un intérêt tout particulier. De plus, la galerie des personnages secondaires, tous plus farfelus les uns que les autres, vaut son pesant de cacahuètes.
Bref, un livre qu'il faut absolument lire.