Onuphrius est un jeune poète et peintre dont le problème majeur qui lui empoisonne l'existence est celui-ci : de l'arche du réel, il s'est éjecté depuis longtemps en quête de fantastique. Désormais, tout devient source de raisonnement fantasmagorique, tout peut être interprété comme un acte du Diable tapi dans la pénombre du seuil entre réalité et rêve, avec pour seul dessein que de faire chuter le pauvre artiste fou.
Avec cette nouvelle longue d'une vingtaine de pages, Gautier rend un très bel hommage à la carrière du conteur allemand Hoffman, que ce soit en faisant référence à plusieurs de ses personnages comme dans le style d'écriture très semblable. Mais au delà de la lettre d'hommage, il y a à creuser la possibilité d'une vision cynique sur le fossé existant entre interprétations alambiqués et amour pour le fantastique, et jusque dans quels travers malheureux ils peuvent nous emmener si l'on y prête trop d'attention.
Avec un style sublime, Gautier offre à la fois le plus beau pied de nez comme la plus belle lettre d'amour au récit fantastique initié par Hoffman, en brassant de multiples thèmes clés du genre, allant du sabbat d'objets jusqu'à l'apparition constante du Diable.