Pierce est une jeune recrue de la Stase, la patrouille du temps chargée de réimplanter l’espèce humaine tout au long de l’histoire de la Terre, pour faire repartir l’humanité après chaque extinction. Mais dès sa première mission en tant que stagiaire, il tombe dans un palimpseste, une zone de temps qui a été modifiée à plusieurs reprises aussi bien par la Stase que par de mystérieux ennemis, et se fait tuer trois fois de suite lors des modifications temporelles.
Prix Hugo 2010 catégorie novella, Palimpseste tient plus du court roman que de la longue nouvelle. Brodant sur le thème classique de la patrouille du temps, Stross ajoute vite le vertige propre à la grande science-fiction avec une réécriture de l’histoire de la Terre pour les quelques milliards d’années à venir, entrainant le récit dans une dimension spéculative passionnante et assez inédite. De même, sans dévoiler plus avant l’intrigue, les réflexions provoquées par ces réimplantations de l’espèce humaine se retrouvent au cœur du texte, donnant une profondeur philosophique à la novella. Seul regret : la narration se trouve à l’étroit dans ses 160 pages et on ne peut qu’espérer un développement de cet univers sur une plus longue distance. Mais ne boudons pas notre plaisir : en plus d’être le meilleur livre traduit en français de l’auteur depuis le délirant « Bureau des atrocités », Palimpseste est bien la preuve que Charles Stross est un grand écrivain de science-fiction.