Le premier roman de Romain Sardou est un thriller médiéval bien construit, dynamique, qui entremêle trois intrigues amenées à converger là où tout a commencé, dans le diocèse imaginaire de Draguan, au nord des Pyrénées, et plus particulièrement dans le mystérieux village d'Heurteloup. Trois intrigues menées par 3 hommes d'Eglise aux caractères et aux motivations bien opposées!

Au début (les 20 premières pages), il est difficile d'accrocher tant l'auteur utilise un vocabulaire ancien et difficile à décrypter, mais dès que l'on entre dans le vif du sujet, on est absorbé par cette histoire où les conflits internes à la religion catholique font rage, entre partisans d'une Eglise "traditionnelle" et défenseurs secrets d'une Eglise mêlant le Christ et Aristote pour le meilleur et pour le pire.
Plus on avance dans le roman, plus les chapitres sont courts, ce qui amène à dévorer l'histoire.
Toutefois, la fin est un peu expédiée (surtout l'avant-dernier chapitre qui aurait été largement dispensable car on ne comprend pas très bien pourquoi ce revirement subit de situation au vu de la puissance des moines aristotéliciens), mais cela n'enlève rien à la grande qualité de ce livre!


Concernant l'édition en elle-même, quelques remarques :
La couverture est totalement appropriée (illustration du texte "La vision de Tondale", de J. Bosch, qui racontait les visions que le Chevalier Tondale a eues de l'enfer et du paradis durant 3 jours d'inconscience). La version illustrée n'apporte rien, les lithographies sont assez illisibles et plutôt moches, et de toutes façons, le roman laisse suffisamment place à l'imagination pour que les illustrations soient superflues. L'éditeur aurait bien mieux fait de corriger les quelques fautes d'orthographe ou même de français qui font quand même tiquer ("le vième siècle", "elle avait revêti"., "des vaet-vient", "des dépenses somptueuses", "le coffrage (pour dire le coffre)"...) qui émaillent le roman, ou d'ajouter un glossaire à la fin de l'ouvrage comme l'avait fait Robert Merle dans son Fortune de France.
caiuspupus
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Livres lus en 2012 et Romans médiévaux

Créée

le 14 mai 2012

Critique lue 712 fois

5 j'aime

caiuspupus

Écrit par

Critique lue 712 fois

5

D'autres avis sur Pardonnez nos offenses

Pardonnez nos offenses
Gwen21
2

Critique de Pardonnez nos offenses par Gwen21

(Avertissement : cet article n’est pas à proprement parlé une critique) « Hou hou ! Y a quelqu’un ? Hou hou ! » Nan mais je suis où là ? Tiens, voilà un vieux manuscrit poussiéreux… qu’est-ce qu’il...

le 30 avr. 2013

4 j'aime

Pardonnez nos offenses
MarieDmarais
6

Critique de Pardonnez nos offenses par MarieDmarais

Ca a l'aspect du nom de la rose, ça a l'intrigue du nom de la rose mais ce n'est pas le nom de la rose ! Et heureusement ! (j'ai adoré le film, mais pas lu les 2/3 du livre tellement ça m'a gonflé...

le 9 nov. 2011

3 j'aime

11

Pardonnez nos offenses
koala
6

Avis mitigé

C'est un bon livre mais il a été long à terminer. J'ai aimé le soin apporté au contexte, à la langue et à tous les aspects en lien avec l'histoire et la religion. En revanche, l'histoire en elle-même...

le 25 oct. 2017

1 j'aime

Du même critique

Avalonia, l'étrange voyage
caiuspupus
3

Critique de Avalonia, l'étrange voyage par caiuspupus

Avalonia est dans l'air du temps : une fable écologiste décroissante qui mise sur la diversité des personnages et coche toutes les cases d'un cahier des charges que certains pourraient qualifier de...

le 5 déc. 2022

32 j'aime

7

Demain les chats
caiuspupus
1

Une grosse arnaque !

Je n'ai jamais autant soupiré à la lecture d'un Werber. En fait, à bien y réfléchir, je n'ai jamais autant été agacé à la lecture d'un roman. Ici, Werber est totalement en roue libre et nous propose...

le 22 mars 2017

25 j'aime

3