Ce roman trouve également un écho particulier avec ce qui vient de se passer à Cleveland. Trois jeunes filles, enlevées il y a dix ans et qui viennent d’être retrouvées car l’une a réussi à passer par les mailles de son agresseur.
On fait très vite le lien entre la jeune fille qui commence le roman en étant captive et Barbara, enlevée il y a quatre ans.
Sa mère se reproche sa permissivité face à sa fille. Elle a peut-être voulu retrouver sa jeunesse quand elle voulait devenir médecin et la complicité qu’elle avait avec Barbara alors que celle-ci était petite. De nombreux chapitres sont consacrés à cette femme, l’ombre d’elle-même, qui a dû s’effacer, qui prend des médicaments pour tenir. Une femme qui se fait continuellement des reproches sur ce qui s’est passé, sur ce qu’elle a appris et dont elle n’a parlé ni à son mari, ni à la police. Mais cette femme, lorsqu’elle apprendra la vérité, se révélera pour aller sauver celle qui lui a manqué pendant quatre ans. Une enfant à qui elle a donné la vie, qu’elle aime plus que tout au monde, qu’elle n’a pas su protéger contre l’indicible. Comme pratiquement chaque mère, elle se révélera une lionne, une louve. Et même si Barbara, ayant vécu pendant 4 ans avec son bourreau, toujours prête à écouter ce dernier, comprendra très vite que sa mère, à qui elle a laissé de nombreux indices avant d’être enlevée, est là pour elle.
Barbara, pauvre jeune fille qui a cherché l’amour, qui ne l’a jamais trouvé car elle a été très vite violentée. Et victime, elle est obligée de se taire. Elle laisse des indices, se coupe de sa meilleure amie. Car elle croit ce que son kidnappeur lui raconte, qu’elle est mauvaise, qu’elle ne compte plus pour personne. Il y a donc entre eux une relation d’amour et de haine. D’amour, car c’est la seule personne qui reste. De haine, car il la violente, la frappe violemment, la fait sentir plus bas que terre. Pourtant pendant ces quatre ans, elle a tenté de se rebeller. Mais elle sait ce qui l’attendait, qu’elle pourrait y laisser la vie. Horreur pour une jeune fille, horreur de vivre dans de telles conditions de détresse, de violence…
L’auteur ne tombe pas toutefois dans le mélodrame. Même si c’est dur, on suit ce que vit Barbara. Etant un peu vaccinée par ce genre d’histoires, lues dans les journaux ou autres, on veut connaître ce qui lui arrive et surtout si elle va arriver à s’en sortir.
Dans les chapitres consacrés à Lozano, on se rend compte qu’il ne veut pas partir à la retraite sans avoir résolu cette affaire. Il s’interroge toujours. Faire le point avec son successeur va lui permettre de se rendre que des détails ont été négligés. Et quand il arrivera à avoir des éléments nouveaux, il préfère agir seul et en toute conscience pour essayer de sauver cette jeune fille.
Eva, la meilleure copine de Barbara, qu’elle connait depuis la maternelle. Soudées l’une à l’autre, elles ont un caractère différent. Autant l’une a un caractère posé, autant l’autre est enjouée, profitant de la vie. Mais elles se complètent. Avec l’adolescence, elles vont finir par s’éloigner. Car l’une est tombée amoureuse, a piqué le petit copain que l’autre convoitait. Et il y a aussi cette histoire qui s’est passée un été et qui a fait fuir Barbara, car elle avait compris qu’Eva, malheureusement, ne serait pas d’un grand soutien. Pourtant, c’est Eva que Barbara appelle en premier quand elle le peut car elle se souvient de son numéro de téléphone. Mais sans réfléchir à la portée de ses actes.
Même si le début a été un peu laborieux, car je retrouvais des éléments de jeunes femmes enlevées, comme Natascha Kampusch, j’ai été obligée de finir le roman vite fait, bien fait. En effet, quand j’ai compris qui était le responsable de l’enlèvement de Barbara, c’est-à-dire, aux 3/4 du roman, j’ai voulu savoir comme cela allait se finir.
En définitive, on ne devrait pas être surpris de l’auteur du rapt et des sévices infligés à Barbara, car chaque chapitre est consacré à des personnes indispensables, la mère, le chargé de l’enquête, Barbara, Eva.
L’auteur nous informe dès le début qu’elle s’est inspirée de faits réels, comme l’enlèvement de Natascha Kampusch ou celui d’Elizabeth Fritz.
Angélita
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le 20 mai 2013

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